Un ingénieur de Gaza coûte cinq fois moins qu’un israélien, en raison des différences de salaire, de charges sociales et de taxes, explique Eyal Waldman, le président de Mellanox.
«Il y a du talent (à Gaza), mais ils n’ont nulle part où l’exercer. C’est pourquoi nous nous sommes dit: mettons ce talent à profit et faisons les travailler pour nous», explique-t-il. «Vous avez là des Palestiniens qui parlent à des Israéliens qui ont entre 20 et 30 ans. Ils n’avaient jamais parlé à des Israéliens auparavant et les considéraient comme des ennemis. Maintenant ils parlent foot et plaisantent ensemble», ajoute-t-il.
L’entreprise gazaouie n’a pas subi de pressions du Hamas à ce jour, indique son patron. Le Hamas pourrait identifier la société d’autant plus facilement que Mellanox a annoncé publiquement son intention d’engager du personnel à Gaza. Mais le Hamas aurait ainsi condamné au chômage de nouveaux Gazaouis, estime l’entrepreneur.
Ces rapports professionnels n’effacent pas les traces du conflit. Le directeur de l’entreprise gazaouie a perdu un membre de sa famille lors de la guerre de 2014 et dit comprendre que des Gazaouis ne soient pas prêts à travailler avec des Israéliens. De son côté, le patron de Mellanox admet que certains de ses employés israéliens «ont des opinions d’extrême droite (et) les expriment». Aucun des Gazaouis travaillant pour Mellanox n’a accepté de parler à l’AFP, même sous le couvert de l’anonymat ».
Source : http://www.liberation.fr/planete/2017/09/20/la-high-tech-israelienne-a-la-recherche-de-matiere-grise-a-gaza_1597637