Tel-Aviv (Yaïr Cohen). Israël est bien positionné pour développer le secteur de la cybersécurité et créer des technologies d’avenir. En effet, la sécurité a été une priorité sociale, culturelle et politique depuis la fondation du pays. Et depuis sa création, Israël a dû être en vigilance constante pour combattre et repousser les menaces ennemies. Il en est ressorti des dépenses militaires massives dans le domaine de la sécurité et particulièrement dans les branches les plus modernes de celle-ci.
La plus grande unité militaire de Tsahal est la légendaire 8200. C’est une unité d’élite spécialisée en cyber intelligence, considérée comme une des plus performantes de son genre dans le monde. Avec une culture qui ressemble particulièrement à celle des start up, les soldats travaillent en petit groupe, avec des ressources limitées, pour résoudre des problèmes existentielles. Les soldats doivent pour ce faire agir de manière créative et en permanence développer de nouvelles possibilités en matière de cyber sécurité.
Etant donné les facteurs culturels, politiques, et sociaux, l’expertise d’Israël en matière de cyber sécurité à naturellement évolué vers la sécurité des réseaux, les mécanismes d’identification et de lutte contre la fraude et la protection des données. En effet, Israël est devenu leader dans ces domaines avec des entreprises comme CheckPoint, et CyberArk expert en protection des données.
LE PLUS. En septembre 2010, Le Monde diplomatique publie un article en anglais qui décrit le réseau d’espionnage massif mis en œuvre par l’unité 8200 à partir de la base d’Urim SIGINT dans le désert du Neguev, l’une des plus importante base d’écoute au monde capable d’intercepter des appels téléphoniques, des courriels et d’autres types de communications, à travers le Moyen-Orient, l’Europe, l’Asie et l’Afrique, ainsi que de localiser des navires. L’unité 8200 met également en place des postes d’écoute cachés dans les ambassades israéliennes à l’étranger, surveille les câbles sous-marins, maintient des unités d’écoute cachées dans les Territoires palestiniens et dispose de jets Gulfstream équipés de matériel de surveillance électronique.
En 2009, Ronen Bergman révéla dans un livre qu’en février 1999, une bombe conçue par le Hezbollah et dissimulée dans un téléphone portable, avait été récupérée par un agent et apportée au quartier général de l’unité 8200 pour y être analysée. La bombe explosa à l’intérieur du laboratoire d’analyse, blessant deux officiers.
En 2010, le New York Times, citant « un ancien membre de la communauté du renseignement des États-Unis », affirma que l’unité avait leurré (et non brouillé) le système de défense aérienne syrien pendant l’opération Orchard. Cela suppose une parfaite connaissance des emplacements des radars, de leurs caractéristiques techniques et modes de fonctionnement, sans compter le réseau de transmission des informations de défense aérienne aux centres de détection et de contrôle.
L’unité 8200 a été suspectée par plusieurs médias d’être responsable (ou co-responsable) de la conception du virus informatique Stuxnet qui infecta plusieurs ordinateurs industriels en 2010, en particulier ceux situés à l’intérieur des installations nucléaires iraniennes.