Tel-Aviv (Yoram Kaplan). Cette photo montre une situation très courante dans Tsahal. Des soldats, hommes et femmes, qui sont impliqués dans des actions quotidiennes. Contrairement à l’impression donnée par la photo (drague sous-jacente entre le soldat et la soldate) les relations sont très cadrées par Tsahal. Rien ne se passe comme dans le civil. Les soldats sont au travail. Le chef d’Etat-major de l’armée israélienne a publié récemment un communiqué au sujet d’un ancien général jugé pour viol et agression sexuelle, en promettant une « tolérance zéro » pour de tels crimes. « Je prévois de continuer à montrer une tolérance zéro pour tous les incidents de harcèlement sexuel ou d’agression au sein de Tsahal », a écrit Eizenkot dans une lettre adressée aux commandants
TSAHAL. Du fait de l’intégration de tous les secteurs de la société israélienne dans ses unités et que l’armée régulière a un contingent relativement restreint, l’essentiel de Tsahal repose sur ses réservistes mobilisables en cas d’urgence qui sont issus de toutes les strates de la nation israélienne.
Tsahal est considéré en Israël comme étant l’« armée du peuple », en hébreu : צבא העם (Tsava Haʿam). Dans le cadre de ce modèle d’« armée du peuple », l’armée israélienne conduit également des missions d’ordre social et éducatif. Certaines unités du Nahal se consacrent principalement à des missions éducatives et sociales dans les zones périphériques. Les enseignants-soldat(e)s ne servent pas dans des bases militaires, mais dans des structures civiles dédiées à l’éducation des jeunes en difficulté émanant de milieux socio-économiques difficiles et à l’intégration des nouveaux immigrants en complétant leur éducation.
Tsahal, depuis 1987 et la première intifada palestinienne, vit une profonde mutation, due, d’une part, aux débats de la société israélienne partagée entre l’assouplissement et une ligne plus dure, et d’autre part à une nouvelle stratégie politique et diplomatique, favorisant une recherche de la profondeur stratégique, donnant plus d’importance à l’armée de l’air et à la marine.
La nomination, en , d’un proche d’Ariel Sharon, le général d’aviation Dan Halutz en tant que chef d’état-major de l’armée, marque le début d’une évolution stratégique de grande importance de Tsahal. Il a pour ambition :
- de réduire les effectifs pléthoriques — 631 500 personnes — en réduisant le temps de conscription ;
- de rajeunir le corps des généraux ;
- de réformer la formation des jeunes officiers, jugée insuffisante, en particulier mieux les préparer à intervenir dans des situations complexes de crises ;
- de créer un corps de sous-officiers ;
- de modifier les grands commandements territoriaux en « interarmisant » ;
- de renforcer la capacité de projection de Tsahal ;
- d’intégrer l’armée israélienne dans des modes d’actions multinationaux.
Israël détient le record mondial en dépenses d’armements par habitant qui s’élève à 1 429 $ ; la période de conscription est de trois ans pour les hommes et de deux ans pour les femmes avec une période de réserve d’un mois par an.