Nathalie Hamou (Copyrights Les Echos). Spécialisée dans les logiciels pour les centres d’appels, Innitel figure au 9e rang du classement Deloitte des 50 entreprises de la tech israélienne ayant la plus forte croissance. L’autre particularité de son équipe de 37 salariés est de refléter la démographie complexe de Jérusalem.
« Musulmans ou chrétiens, juifs ultraorthodoxes, nouveaux immigrants d’origine russe ou française, nous avons à peu près tous les profils », sourit Arina Belozor, la directrice du personnel de la start-up, située à dix minutes à pied du quartier arabe de Beit Safafa. Cette responsable n’a toutefois pas la partie facile. « La ville manque encore d’une masse critique de sociétés innovantes, souligne-t-elle. Du coup, il n’est pas rare de patienter un mois avant de pourvoir un poste. »

Les créateurs d’entreprise sont à 36 % des nouveaux immigrants (contre 34 % à Tel Aviv) et à 15 % des femmes (contre 8 % dans le Centre), relève l’étude Startup Genome. Et la municipalité a soutenu la création d’un accélérateur dédié aux entrepreneurs arabes des quartiers est de la ville, comme celle d’une pépinière pour créateurs juifs ultraorthodoxes. Deux groupes sous-représentés dans le secteur high-tech sur le plan national.
De quoi inspirer le reste du pays ? « Israël est actuellement en situation de plein-emploi, répond Itzik Ozer. Si notre industrie high-tech ne s’ouvre pas davantage aux populations arabes et ultra­orthodoxes, ainsi qu’aux habitants de la périphérie, elle ne maintiendra pas son rang. » A l’heure où certaines voix dénoncent le fonctionnement trop homogène de la « nation start-up » – dont le noyau dur est composé d’ ex-recrues des unités technologiques de l’armée établies à Tel Aviv -, Jérusalem a potentiellement une belle carte à jouer…

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