Le gouvernement israélien a finalement décidé de revoir sa copie. Au terme d’une violente semaine d’affrontements, le pays a annoncé le retrait des portiques placés aux abords de l’esplanade des Mosquées. Pour un contrôle plus discret, ils seront remplacés par des dispositifs de surveillance. Cette décision a été votée au terme d’une réunion de plusieurs heures.
Israël fait marche arrière. Mardi 25 juillet, dans un communiqué, le gouvernement israélien a annoncé son intention de retirer les détecteurs de métaux installés aux abords de l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est. Ils vont être remplacés par des dispositifs de surveillance plus discrets. Le Conseil de sécurité de l’Onu s’est réuni lundi en urgence pour tenter de désamorcer la crise et Jason Greenblatt, l’émissaire américain pour le Proche-Orient, s’est rendu en Israël, où il a été reçu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Au terme d’une réunion de plusieurs heures, les membres du cabinet israélien de sécurité ont donc voté dans la soirée en faveur du retrait des détecteurs.
Retour au calme. L’émissaire des Nations unies pour le Proche-Orient, Nikolaï Mladenov, a estimé qu’il importait de trouver d’ici vendredi, jour des grandes prières, une solution aux violences de Jérusalem, faute de quoi la situation risquerait de s’aggraver fortement. « Il est extrêmement important qu’une solution à la crise en cours soit trouvée d’ici vendredi », a-t-il déclaré aux journalistes après avoir informé le Conseil de sécurité réuni à huis-clos. « Les dangers, sur le terrain, ne feront que croître si nous connaissons un nouveau cycle de prières du vendredi sans que la crise en cours soit résolue ». La réunion des 15 membres du Conseil de sécurité s’est tenue à la demande de la Suède, de la France et de l’Egypte. Le numéro deux de l’ambassade de Suède à l’Onu, Carl Skau, a déclaré sur Twitter après la réunion que les membres du Conseil de sécurité « s’accordent sur la nécessité d’une désescalade, sur la condamnation des violences sur l’urgence d’un dialogue pour apaiser les tensions à Jérusalem . Le Conseil de sécurité doit tenir mardi son point trimestriel sur le Proche-Orient. L’émissaire onusien a averti que la crise actuelle n’était pas un événement localisé. A l’en croire, la situation à Jérusalem pourrait avoir « un coût potentiellement catastrophique, bien au-delà des murs de la vieille ville », si une solution n’était pas trouvée rapidement.
Ces portiques de détection avaient été installés après la mort de deux policiers, tués le 14 juillet sur le site par des Arabes israéliens. L’indignation suscitée par cette mesure a donné lieu à des affrontements d’une violence sans précédent depuis plusieurs années. Trois Israéliens et quatre Palestiniens ont été tués vendredi et samedi.
Escalade de la violence. Selon le communiqué, ils ont décidé de suivre les recommandations des services de sécurité et de remplacer les portiques par des systèmes de « vérification intelligents ». Cent millions de shekels (24 millions d’euros) ont été alloués à l’achat du matériel et au renforcement du dispositif policier sur le site. Troisième lieu saint de l’islam et lieu éminemment sensible, l’esplanade des Mosquées est bordée par le mur des Lamentations. Des employés municipaux ont commencé à installer des bras métalliques dans plusieurs rues de la vieille ville pour y fixer des caméras de surveillance, ont constaté des journalistes de Reuters.