Gravez, l’application de navigation par GPS pour localiser les pierres tombales dans les cimetières.

Deux israéliens ont créé une application de localisation des pierres tombales qui donne des instructions de navigation pour s’y rendre au sein du cimetière. 40% des cimetières israéliens sont déjà cartographiés, et de nombreux services complémentaires sont en phase de lancement.
Vous vous êtes peut-être déjà retrouvé dans cette situation inconfortable de chercher désespérément la tombe d’un proche ou d’un ami. Ce genre de désagrément arrive aussi aux officiers des pompes funèbres qui perdent leur temps dans les allées des cimetières. L’inter-entreprise israélienne Kadicha, qui regroupe 17 compagnies de pompes funèbres, a eu l’idée de cartographier les cimetières de l’Etat hébreu pour non seulement aider leurs employés à s’orienter mais aussi pour tenir à jour, grâce à une base de données digitale, le cadastre et les infrastructures des lieux.

Le Waze du cimetière

Dans cet élan de modernité, elle a fait appel à Corido, une société high-tech spécialisée dans la cartographie. Les ingénieurs Israel Gold et Guy Liany ont eu alors l’idée d’élargir la technologie au public en mettant à disposition un site web et une application, baptisée Gravez. Un nom à prononcer à l’anglaise, et qui fait référence au terme désignant une tombe. Depuis un an, plus de 1,3 million de sépultures ont ainsi été prises en photo avec une position GPS notifiée. En 24 heures, un salarié peut enregistrer 3000 nouvelles « adresses ».

Israel Gold nous montre comment l’application fonctionne. Il rentre le nom d’un défunt et le système de navigation, ressemblant à ce que propose Waze (d’où le Z de Gravez), nous amène sur sa pierre tombale. Les chemins sont balisés, mis à jour s’il y a des travaux. Les parkings, les points d’eau, les toilettes sont aussi indiqués. Sur le chemin, Israel Gold, qui a fait ses classes d’ingénierie au Technion à Haïfa, nous raconte que le mapping ne se fait pas sans difficulté. Les tombes d’une même allée peuvent être régies par plusieurs entreprises de pompes funèbres, rendant l’enregistrement très fastidieux… Beaucoup de registres ne sont pas à jour et certaines tombes n’ont aucune référence. Il faut aussi mettre à jour en continu un environnement qui change fréquemment avec de nouvelles allées, de nouvelles tombes, etc.

Déploiement en France et nouveaux services à l’horizon

Pour l’heure, Gravez est présent dans 34 cimetières en Israël. La start-up touche 2000 dollars en moyenne pour la maintenance de chaque cimetière et 1,50 dollars pour chaque tombe cartographiée. Elle espère d’autres recettes à l’avenir, notamment en jouant les intermédiaires avec les entreprises de services, en mettant en relation les clients avec les fleuristes ou bien avec les réparateurs de tombe par exemple. Guy Liany souhaite même agréger du contenu virtuel sur la tombe du défunt. « Ce qui signifie que vous pourriez ouvrir un contenu commémoratif pour votre proche et le partager avec tout le public ou seulement avec la famille si vous le voulez. C’est un lien entre la pierre tombale physique et l’utilisateur afin de préserver la mémoire du défunt, pour vous ou pour d’autres générations. »

Les Israéliens veulent se développer dans le monde entier, mais ils ont déjà ciblé trois pays prioritaires pour leur expansion : les Etats-Unis, les Pays-Bas et la France. Un projet est en cours à Marseille, directement en lien avec les services funéraires de la ville.

usine-digitale.fr

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