Tandis que la guerre commerciale opposant la Chine aux États-Unis a pris une autre dimension sous l’ère Trump, beaucoup se demandaient ce qu’il en serait avec son successeur, Joe Biden. Les plans du nouveau président semblent aller dans le sens de ce qui était prévu ; il souhaite, lui aussi, mettre des bâtons dans les roues de l’Empire du Milieu, mais en coopérant avec ses alliés, rapporte le Wall Street Journal.
Former des alliances.
L’objectif est clair : empêcher la Chine de dominer le secteur technologique mondial, et particulièrement dans les domaines de l’intelligence artificielle, de l’informatique quantique, de la 5G, de la biotechnologie et des technologies de surveillance. Afin d’y parvenir, la stratégie de l’administration Biden est de former des alliances avec des pays alliés, historiques ou non, pour éviter que la Chine ne puisse se procurer des composants essentiels à son développement. Pour rappel, le pays asiatique dispose désormais d’un budget quasi similaire à celui des États-Unis en matière de recherche.
Par exemple, une collaboration étroite avec Israël dans le secteur de l’IA est envisageable, car les chercheurs du pays sont réputés pour leurs compétences dans ce domaine. De même, un accord pourrait être passé avec l’Inde concernant les exportations afin que la Chine soit freinée dans ses importations. Les États-Unis assurent par ailleurs que ces partenariats pourraient être gardés sous silence pour les pays ne souhaitant pas froisser l’Empire du Milieu.
Le secteur des semi-conducteurs en priorité
Pour l’heure, la priorité absolue est toutefois les semi-conducteurs. Éléments essentiels de l’économie actuelle, les puces électroniques connaissent actuellement une pénurie mondiale, entraînant des ralentissements dans de nombreuses industries. Afin de contrer ce problème, Joe Biden a signé un décret visant à réintroduire la production de semi-conducteurs aux États-Unis, tandis que Donald Trump avait intégré la firme chinoise spécialisée dans ce domaine, SMIC, sur liste noire pour empêcher le commerce avec cette dernière.
L’enjeu est de taille : la Chine est le plus grand marché de semi-conducteurs au monde, mais plus de 80% des puces sont soit importées, soit produites par des entreprises étrangères. Bien que Pékin ait dépensé des milliards pour booster cette industrie, les pays occidentaux restent devant, en particulier pour les semi-conducteurs avancés. Ainsi, une vaste alliance impliquant différents pays pourrait naître, mais la Chine ne restera probablement pas sans rien faire. Une telle collaboration « violerait les principes de l’économie de marché et de la concurrence loyale, et ne ferait que séparer artificiellement le monde et détruire les règles du commerce international », a prévenu le ministère chinois des affaires étrangères dans un communiqué.
La Chine est évidemment loin d’être sans défense, et peut faire valoir un argument de taille puisqu’elle domine le secteur des terres rares, des métaux essentiels au développement des appareils électroniques et notamment des semi-conducteurs. Reste désormais à voir si Pékin décidera d’agir et de limiter ses exportations… Une chose est sûre : le climat est loin d’être apaisé entre les deux premières puissances économiques mondiales.
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