La pénurie mondiale de semi-conducteurs qui met au ralenti tout le secteur de la Tech et certains grands noms de l’industrie automobile n’est pas en passe de se résorber. Alors qu’Intel espère tirer profit de ce contexte pour s’imposer en tant que fondeur indépendant, ouvert depuis peu aux commandes d’entreprises tierces, TSMC, premier fondeur mondial, croule pour sa part sous la demande. Une situation qui risque fort de perdurer jusqu’en 2023.
C’est en tout cas ce que le CEO du groupe a laissé entendre. « En 2023, j’espère que nous pourrons offrir davantage de capacités [de production] pour soutenir nos clients. À ce moment-là, nous commencerons à voir les tensions dans la chaîne d’approvisionnement se relâcher un peu », a-t-il expliqué. Dans l’immédiat et pour l’année prochaine, l’intéressé indique que la demande continue d’être élevée et laisse entendre que la production se fera vraisemblablement toujours en flux tendu.
Comme le souligne The Verge, les prévisions du patron de TSMC sont en phase avec celles de ses concurrents. Pat Gelsinger, récemment bombardé CEO d’Intel, indiquait par exemple il y a peu qu’il faudrait effectivement quelques années afin d’endiguer pour de bon la pénurie de semi-conducteurs. Nvidia a en parallèle indiqué que « la demande continuera de dépasser les capacités de production pour l’essentiel de cette année », laissant transparaître une une situation également compliquée chez son fournisseur : le coréen Samsung Foundry.
En attendant, ces pénuries impactent de très nombreux acteurs du marché, allant de certains constructeurs automobiles (comme Tesla, touché de plein fouet, mais aussi Ford ou encore General Motors), aux grands noms de l’informatique (AMD et Nvidia notamment), en passant par les fabricants de consoles de jeu. Les dernières consoles de Sony et Microsoft sont en effet animées par des processeurs AMD… gravés par TSMC. Cette semaine, même Nintendo annonçait qu’il pourrait bientôt avoir du mal à fournir des Switch en nombre suffisant (leurs processeurs sont fabriqués par Nvidia, et donc sur les lignes de Samsung).
De nouvelles usines sont prévues chez TSMC
Pour pallier à des capacités de production « utilisées à plus de 100% », TSMC prévoit de son côté la construction de plusieurs usines. « Nous avons acquis des terrains et des équipements, et commencé la construction de nouvelles usines. Nous embauchons des milliers d’employés et augmentons notre capacité sur plusieurs sites », a indiqué le CEO de TSMC dont les propos ont été repris par Reuters. En tout, l’entreprise prévoit d’investir un total de 100 milliards de dollars pour étendre ses capacités de production sur les prochaines années.
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