EDITORIAL LIBRE-PROPOS. (Jacques Benillouche). Si depuis 2003 Israël a choisi la voie de l’économie libérale ce qui a boosté le pays, il ne prône plus la libre-concurrence et ne lutte pas contre la concentration des entreprises défavorable à l’intérêt des consommateurs.
Il ne faut pas être expert en économie pour comprendre que les monopoles symbolisent tout le contraire de la concurrence alors qu’ils représentent l’idéologie officielle des gouvernements de Netanyahou depuis 2009.
Le consommateur trinque et il paie un même produit 30% de plus en Israël que dans les supermarchés français. C’est la loi du plus fort.
L’ancien ministre Moshé Kahlon avait prévu dans son programme la limitation des pouvoirs des monopoles. Il s’est d’abord attaqué à celui des télécoms pour le grand bien des consommateurs qui ont vu leur facture réduite d’au moins 50%.
Il avait compris qu’ils entravaient la concurrence, imposaient leurs prix, dictaient leurs conditions de vente et ne permettaient pas d’améliorer les services rendus aux consommateurs.
Quelques grands groupes familiaux, à l’instar de Strauss (produits alimentaires et de boissons), Harrison (croisières et banques), Ofer (transports maritimes et banque), Wertheimer (métallurgie et industrie lourde), Azrieli (immobilier) et Tchouva (construction et gaz), et d’autres encore entravent régulièrement toute modification structurelle des marchés.
Ces monopoles, qui n’ont en vue que leurs intérêts financiers et personnels, n’hésitent pas à brader les «bijoux de famille», les fleurons de l’industrie israélienne. Le gouvernement a introduit le loup chinois dans la bergerie en autorisant la vente de la plus grande usine pétrochimique d’Ashdod, Agan Chemicals, avec tous ses brevets de fabrication qui ont été transférés en Chine. De même une création de la Histadrout, Tnouva, première entreprise de lait et de produits laitiers a été bradée aux Chinois au point d’entrainer une pénurie de beurre en Israël qui a été compensée par des importations.
L’implication des Chinois dans la construction et la gestion de l’extension du port de Haïfa et de celui d’Ashdod a créé la suspicion des États-Unis qui a interdit dorénavant à la marine américaine de jeter l’ancre dans ces deux ports pour des raisons sécuritaires. Les Américains n’ont aucune confiance dans la gestion du port par une puissance étrangère d’autant plus que les sous-marins israéliens sont installés dans une base voisine. Si Trump n’avait pas interdit la transaction, une entreprise de Hong Kong avait été chargée pour développer une nouvelle usine de dessalement d’eau de mer, comble pour un pays leader dans ce domaine. Par mesure sécuritaire, le président américain a donné ordre aux entreprises israéliennes de se borner à ne vendre que du matériel civil.
On n’a pas songé comme les Allemands à créer une structure pour réglementer les investissements dans le pays. Même notre high-tech n’est pas protégé, en particulier la technologie militaire et la cybersécurité. On laisse les Chinois investir en Israël 11,4 milliards de dollars en une année en leur laissant le droit d’envoyer 11.000 ouvriers chinois au lieu de donner du travail aux nécessiteux de la région.
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