Magnat des casinos de Las Vegas à Macao et soutien politique et financier des conservateurs aux Etats-Unis et en Israël, Sheldon Adelson est mort dans la nuit de lundi à mardi à l’âge de 87 ans des suites d’un cancer.

Adelson sera inhumé en Israël, « le pays de naissance du Dr Miriam Adelson », sa veuve, a indiqué son entreprise Las Vegas Sands, qui emploie aujourd’hui quelque 50.000 personnes. Une cérémonie aura lieu ultérieurement à Las Vegas, a-t-elle ajouté.

A la tête d’un empire estimé mardi à 35 milliards de dollars (28,7 Mds d’euros), selon Forbes, Sheldon Adelson a largement contribué au financement du Grand Old Party (GOP), le parti républicain, et des campagnes présidentielles de Donald Trump. Début décembre 2020, le New York Times rapportait ainsi que le couple Adelson avait dépensé près de 220 millions de dollars pour l’élection. Sa disparition a suscité des réactions immédiates aux Etats-Unis.

« C’était un patriote américain, un généreux bienfaiteur de causes caritatives, en particulier la recherche médicale et l’éducation au patrimoine juif, et un fervent partisan d’Israël », a réagi l’ancien président George W. Bush dans un communiqué.

Pour le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, « la vie de Sheldon Adelson représente le meilleur du rêve américain » en référence au succès financier de l’entrepreneur malgré des études sans éclat.

Né le 4 août 1933 à Boston dans une famille modeste originaire d’Europe, Sheldon Gary Anderson avait grandi dans le quartier Dorchester de cette même ville du nord-est des Etats-Unis. Son père, d’origine juive d’Ukraine et de Lituanie, était chauffeur de taxi. Sa mère, tenancière d’un atelier de tricot, avait, elle, immigré d’Angleterre. Sheldon Adelson avait démontré, très jeune, des prédispositions pour le monde des affaires.

A 12 ans, il emprunte 200 dollars à son oncle pour acheter une licence afin de vendre des journaux à Boston. Quatre ans plus tard, il lance une entreprise de distributeurs de bonbons. Au total, il aura créé une cinquantaine d’entreprises, ce qui lui vaudra le surnom de « serial-entrepreneur ».

L’an passé, il était classé 28ème au rang des milliardaires, selon Forbes. Il laisse derrière lui six enfants issus de ses deux mariages et 11 petits enfants.

En Israël, le chef d’entreprise était un soutien assumé du premier ministre Benjamin Netanyahu via le quotidien gratuit Israel Hayom que M. Adelson a fondé en 2007, aujourd’hui l’un des plus diffusés en Israël. Le nom de Sheldon Adelson avait fait grand bruit en septembre dernier quand il a acheté la résidence officielle de l’ambassadeur des Etats-Unis en Israël, située à Herzilya, la banlieue huppée du nord de Tel-Aviv.

Tout un symbole: certains observateurs y ont vu une façon de sceller à jamais le transfert de la résidence de l’ambassadeur américain à Jérusalem.

« Sheldon Adelson était l’un des plus grands soutiens des organisations juives en Israël et dans le monde », a souligné mardi Gideon Saar, un éminent politicien de droite qui avait été membre du Likoud de Benjamin Netanyahu avant de faire défection le mois dernier pour défier le premier ministre israélien aux élections de mars en Israël.

Au cours des dernières décennies, Sheldon Adelson a contribué à de nombreuses causes, notamment le renforcement de l’éducation juive, la commémoration de l’Holocauste, « la construction de ponts entre la diaspora juive et l’Etat d’Israël et le renforcement d’Israël », a-t-il rappelé.

« Outre ses activités philanthropiques, Adelson a consacré son temps et son énergie à défendre Israël, à faire valoir Israël auprès des décideurs américains et à renforcer les liens entre Israël et les États-Unis », a-t-il également insisté.

Aux Etats-Unis, ce décès intervient en pleine tourmente politique après l’assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump. Résultat, plusieurs grandes entreprises américaines ont pris la décision de couper les ponts avec le président sortant en touchant parfois directement aux finances.

 

Interrogé par l’AFP, le groupe Sands n’a pas souhaité faire de commentaires sur ce sujet épineux et sur les conséquences du décès.

Par Le360 (AFP)

 

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