Devant la Bourse de Tel Aviv se dresse la « Bitcoin Embassy », un espace convivial où la communauté crypto d’Israël se réunit tous les dimanches soirs. Des affaires en vrac y sont entreposées : c’est un espace en partage très agréable.
Israël est sans doute l’un des États au monde où l’écosystème crypto est le plus développé. Et pour cause, la « start-up nation » est à la pointe en matière d’innovation. Après la cybersécurité et les fintechs, l’État juif s’est ainsi emparé avec véhémence des technologies blockchain. Déjà, plusieurs centaines de bars et restaurants y acceptent les paiements en crypto-actifs et des dizaine d’entreprises se sont développées pour surfer ou servir la vague crypto.
Mais il suffit de discuter quelques heures avec ceux qui fréquentent l’ambassade Bitcoin de Tel Aviv pour comprendre que les vraies racines de l’engouement israélien pour les crypto-actifs sont plus profondes qu’il ne pourrait le sembler. Ces habitués sont jeunes et pour la plupart à peine sortis du service militaire.
Si Bitcoin est donc la nouvelle religion en vogue à Tel Aviv, les prophètes en sont certainement les entreprises qui parviennent à utiliser ces nouvelles valeurs pour réaliser des levées de fonds plus ou moins impressionnantes. C’est près de 600 millions de dollars en crypto-actifs qui ont été levées par les startups israéliennes en 2018 pour financer leurs développements.
L’idéologie sous-jacente à Bitcoin reste forte : elle est le ciment de la communauté crypto israélienne qui vit au gré des hausses et baisses des cours. Elle explique notamment l’essor des crypto-valeurs à Tel Aviv (distributeurs de Bitcoin, jetons digitaux permettant d’accéder à des prix réduits, etc).
Les autorités israéliennes ne sont pas strictement opposés à cette innovation, comme elles ne le furent d’ailleurs pas pour internet : le 19 mars dernier, l’Autorité des titres israélienne (ATI) publiait ainsi un rapport intérimaire sur son plan de réglementation des crypto-actifs, recommandant que ceux-ci ne soient pas tous considérés comme des titres et que la question reste tranchée au cas par cas. Comme la plupart des pays en pointe en matière d’innovation, l’État d’Israël pousse à l’encadrement du secteur pour protéger les épargnants et limiter les escroqueries tout en ne bridant pas l’innovation.