Ils devraient être extradés vers la France dans les prochains mois. Cinq Israéliens, dont certains d’origine française, ont été arrêtés dans l’Etat hébreu, à la demande des autorités françaises, pour des escroqueries au Covid, a appris le JDD. Ils sont accusés d’avoir profité de la crise sanitaire pour escroquer des entreprises et des institutions françaises.
En pleine pandémie, les suspects appelaient des pharmacies françaises ou des entreprises médicales pour leur proposer des masques, des gants de protection et du gel hydroalcoolique en se faisant passer pour des représentants de société de matériel médical.
L’équipement n’était évidemment jamais livré. Selon les autorités judiciaires, les suspects ont réussi à soutirer au moins 188.000 euros par ce biais. Le butin avait été transféré sur des comptes bancaires au Royaume-Uni et au Portugal.
Après la première vague, le mode opératoire a changé.
Les cinq Israéliens ont cette fois contacté des sociétés françaises en se faisant passer pour les autorités fiscales. L’objectif était de soutirer frauduleusement des informations sur leurs fournisseurs afin de commettre ultérieurement de nouvelles escroqueries.
Il s’agit au moins de la troisième affaire d’arnaque présumée impliquant des citoyens français en Israël depuis le début de la pandémie. Fin avril, la police israélienne avait arrêté deux hommes pour tentative de fraude sur des sociétés basées en France.
Selon la police, les deux hommes téléphonaient sous une fausse identité à des employés des services de comptabilité de sociétés en France en se faisant passer pour des avocats, demandant aux employés d’effectuer des virements discrètement pour des projets confidentiels. Deux Françaises, suspectées d’escroquerie à la vente de masques de protection FFP2 à des sociétés en France, avaient aussi été arrêtées début avril en Israël.
Après avoir été accusé de traîner les pieds pour extrader des citoyens franco-israéliens, les autorités israéliennes ont changé de braquet ces derniers mois : « Jusqu’à il y a deux-trois ans, il était difficile pour les autorités françaises de faire extrader des ressortissants israéliens quand ils commettaient des arnaques en France.
Cela créait un problème d’impunité et encourageait les malfaiteurs à utiliser Israël comme base d’opérations. Ça commençait à peser sur les relations bilatérales (surtout l’affaire du faux Le Drian…).
Désormais, les forces de l’ordre de deux pays commencent à coopérer dès les premières étapes de l’investigation. Cela permet de faire de plus en plus d’extraditions et de les faire plus rapidement », décrit un bon connaisseur du dossier.
Source Le JDD