Chaque année environ 50.000 pélicans passent par Israël lors de leur migration entre les Balkans et l’Afrique, où ils profitent d’un climat plus clément l’hiver avant de retourner au printemps en Europe ; mais lors de cette pause, les oiseaux ont faim et voraces, ils prennent d’assaut des réservoirs de piscicultures à la recherche de poissons frais, causant chaos, frayeurs et pertes pour l’industrie locale.
« Ils n’ont pas d’autres endroits pour prendre une pause et se ravitailler », note Eli Sharir, directeur général de l’Association israélienne des pisciculteurs. « Pour nous, cela représente donc des millions de shekels par année » en perte, dit-il.
Dans ces régions, les pisciculteurs ont joint leurs forces à celles de l’Autorité nationale des parcs et de la faune afin de créer des sources alternatives de poissons pour les pélicans en migration et pour tenter d’empêcher les pélicans de siphonner les poissons des piscines d’élevage, les autorités ont trouvé il y a quelques années une solution: elles ont commencé à distribuer des petits poissons aux pélicans, loin des piscicultures.
En Israël, la production des piscicultures représente environ 10% de la consommation nationale de poissons. Mais cette industrie demeure vitale dans des villages comme Emek Hamaayanot et ses paysages émeraude en contrebas du Mont Guilboa.
Ce phénomène de migration en hausse ne serait pas liée à une augmentation de la population de pélicans, mais à l’assèchement de plans d’eau dans des pays de la région comme la Turquie, le Liban ou la Syrie, où les pélicans ont coutume de s’arrêter dans leur migration, estime Amit Dolev, biologiste à l’Autorité israélienne des parcs et de la faune. Résultat, dit-il, les plans d’eau restants sont plus sollicités par les pélicans. Et puisque, selon lui, les lois israéliennes empêchent de tuer les pélicans, les volatiles ont peut-être tendance aussi à éviter d’autres pays de la région pour prendre leur pause en Israël.
« A plusieurs égards, Israël est une île au Moyen-Orient en terme de préservation de la faune », dit-il, appelant à plus de coopération afin de trouver une solution au conflit entre pélicans et pisciculteurs.
« C’est une question globale », car ces pélicans viennent d’Europe pour passer l’hiver en Afrique, mais « nous affrontons le problème, seuls, de notre côté »
Source : Sciences & Avenir