Début octobre, le gouvernement indien a lancé un appel d’offres pour la conception d’un système de reconnaissance faciale à l’échelle nationale. L’idée : associer son réseau de caméras de surveillance à ses très larges bases de données biométriques, pour identifier automatiquement des personnes à partir de fichiers de recensement, photos publiées dans la presse, ou encore signalements spontanés… et mieux lutter contre la criminalité. De nombreuses firmes israéliennes s’attendent à être sollicitées par des firmes indiennes qui souhaitent gagner cet appel d’offre.
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Des milliers d’Indiens s’insurgent contre une très décriée loi sur la citoyenneté, défendue par le premier ministre Narendra Modi. La police s’en remet à la reconnaissance faciale pour identifier les comportements suspects lors des manifestations survenues à New Delhi.
La police indienne l’avait à l’origine adopté pour retrouver des enfants portés disparus. Leur dispositif de reconnaissance faciale vient désormais servir une autre cause: mieux surveiller les manifestants qui défilent dans les rues de New Delhi, rapporte Indian Express.
Le logiciel AFRS pour « Automated Facial Recognition System » (soit système de reconnaissance faciale automatisé) a été acquis en mars 2018, et venait faire correspondre les images de filles et garçons disparus avec les images de centres d’accueil pour enfants. 10.561 très jeunes Indiens auraient été retrouvés de la sorte, faisait savoir CNN mi-octobre.
Repérer les comportements suspects
Ce même logiciel n’aura pas tardé à voir le champ de ses missions étendu. Sa première utilisation pour surveiller les foules de manifestants remonte en effet au 22 décembre. Chaque participant à la manifestation survenue à New Delhi ce jour-là a été pris en photo « à la porte du détecteur de métaux », a expliqué à Indian Express un fonctionnaire de police impliqué dans le dispositif de sécurité. Les images ont été comparées avec le flux vidéo capté en direct mais aussi avec des vidéos de manifestations passées, afin de mieux distinguer les « manifestants habituels » des éléments perturbateurs.
Dans le pays, les manifestants viennent s’opposer à une nouvelle loi décriée, votée le 11 décembre, et jugée discriminatoire à l’égard des musulmans. Elle promet en effet la citoyenneté indienne à tout réfugié d’Afghanistan, du Pakistan et du Bangladesh, à l’exception des seuls ressortissants musulmans, considérés en sécurité dans leurs pays respectifs.