Editorial de Nathalie Sosna-Ofir (Journaliste et Editorialiste).
Does everyone hate the Jews? Une question posée ce matin par la Presse Israélienne et à laquelle les éditorialistes repondent que non, tout le monde ne déteste pas les Juifs, loin de là. Mais, historiquement, les universalistes – à commencer par les hellénistes – ainsi que les nationalistes – tels que les nazis – ont trouvé un terrain d’entente dans la haine des Juifs.
Les communistes et les fascistes avaient peu de choses en commun, mais ils détestaient tous les deux les Juifs. David Duke, homme politique américain, promoteur de théories racistes et militant de la suprématie blanche et Louis Farrakhan, leader de l’organisation politique et religieuse suprémaciste noire Nation of Islam ont peu en commun, mais ils détestent tous les deux les Juifs.
Le chef du parti travailliste britannique Jeremy Corbyn et le leader spirituel iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, ont peu de choses en commun, mais sont tous deux antisémites.
Les nationalistes accusaient les Juifs d’être les créateurs du communisme. S’ils vivaient dans des pays non juifs ils étaient accusés de double allégeance. S’ils vivaient dans un pays juif d’être racistes.
Quand ils dépensent leur argent, il leur est reproché d’être ostentatoires. Et quand il ne le dépensent pas d’être avares. S’ils s’assimilaient, ils étaient accusés d’être une 5ème colonne, s’ils ne s’assimilaient pas de se renfermer sur eux-mêmes.
Non la caricature du New York Times – dans laquelle le Premier ministre Benjamin Netanyahu est représenté sous forme d’un chien guide du président américain Donald Trump aveugle portant une kippa – n’a pas mené à l’attaque de Poway, pas plus que la remarque de Trump à propos des émeutes de 2017 à Charlottesville, en Virginie qui affirmait qu’il y avait des méchants des deux côtés n’a conduit à l’attentat perpétré il y a 6 mois dans une synagogue de Pittsburgh.
Mais ces caricatures et ces propos en intégrant des idées antisémites créent une atmosphère propice à l’antisémitisme. Le tireur de San Diego n’était probablement pas abonné au New York Times. Mais il avait en commun avec la caricature pernicieuse du New York Times la croyance en un pouvoir fantasmatique du Juif, le Juif manipulateur du monde.