Les murs de la Cour suprême israélienne ont résonné jeudi des invectives entre un candidat d’extrême droite et celui d’une liste arabe, à l’occasion d’une audience sur leur admissibilité aux élections parlementaires du 9 avril.
La Cour suprême siégeait à Jérusalem pour décider lors de deux audiences, d’abord de l’admissibilité des candidats du parti d’extrême droite Force juive, puis de la liste arabe Raam-Balad.
Entre les deux séances, une vive altercation a éclaté entre Itamar Ben Gvir (Force juive) et Ata Abou Medeghem (Raam-Balad) devant les nombreuses caméras présentes.
« Terroriste, ta place n’est pas ici« , s’est écrié Itamar Ben Gvir.
« Tu n’es qu’une ordure de raciste« , lui a répondu Ata Abou Medeghem, nez-à-nez avec son contradicteur au point de faire croire à une confrontation physique imminente.
La Cour suprême est appelée à se prononcer sur des recours introduits après deux décisions controversées prises la semaine passée par la commission électorale statuant sur la validité des candidatures.
La commission, organe constitué d’un juge et de représentants des partis en proportion de leur nombre de sièges dans le parlement sortant (à majorité de droite), avait validé la candidature de Michael Ben Ari, chef de file de Force juive, largement considéré comme une organisation raciste.
Elle avait aussi approuvé la candidature d’une autre figure de ce parti, Itamar Ben Gvir.
La commission avait en revanche disqualifié l’alliance arabe Raam-Balad, que la droite accuse de soutenir le terrorisme.
La Cour devrait trancher sous quelques jours au maximum.
« Nous sommes pour la déchéance de citoyenneté contre ceux qui trahissent l’Etat, et pour la peine mort contre les terroristes, en quoi est-ce raciste ? « , a demandé Itamar Ben Gvir à la cour.
« Ils bafouent les droits de l’Homme, incitent à la haine et à la violence et soutiennent des actes terroristes (…) Ils n’ont pas leur place dans le jeu démocratique« , a objecté Guilad Kariv, avocat des parties ayant saisi la Cour pour qu’elle disqualifie les candidats d’extrême droite.
Les deux candidats de Force juive concourent sur la liste de deux partis nationalistes religieux. C’est le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui a poussé ces deux partis à accepter MM. Ben Ari et Ben Gvir sur leur liste, pour consolider le bloc de droite et pouvoir former une coalition de gouvernement après les élections.
Cette manoeuvre susceptible de faire entrer au moins un extrémiste de droite au Parlement a suscité la réprobation en Israël et à l’étranger, et de la part de rabbins et de puissantes organisations juives.
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