Un article de Jean Klein pour Israël Valley. Benjamin Nétanyahou était récemment au congrès des « Chrétiens unis pour Israël », un réseau fondamentaliste fort de centaines de milliers de membres aux Etats-Unis, fondé en 2006 par le pasteur texan John Hagee à la demande de celui-ci, quand il était chef de l’opposition. B. Nétanyahou a misé très tôt sur les sionistes chrétiens, ces fondamentalistes puissants, entre autres, dans le sud des Etats-Unis, pour qui le « retour » du peuple d’Israël sur sa terre participe de l’accomplissement des prophéties.
Ce sont ces mêmes représentants des milieux fondamentalistes qui ont poussé les USA à la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël et à l’abandon de l’accord sur le nucléaire iranien, effectifs l’un comme l’autre en mai 2018.
La cérémonie de transfert de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, le 14 mai, s’est ouverte par les prières de Robert Jeffress, prêcheur très populaire de Dallas, « au nom de notre Seigneur Jésus » et s’est conclue par la « bénédiction » de John Hagee. Peu importe au Premier ministre israélien que ces deux orateurs aient tenu par le passé des propos teintés d’antisémitisme, conformes à leur vision d’une rédemption réservée exclusivement aux Chrétiens. De tels alliés fondamentalistes présentent aux yeux de Nétanyahou l’immense avantage de lui accorder un soutien aveugle, là où les critiques montent au sein de la diaspora juive, comme Ronald Lauder, le président du Congrès juif mondial.
De fait, les églises évangéliques, au prosélytisme conquérant en Amérique latine, ont d’ores et déjà pesé pour que le Guatemala, le Paraguay et le Honduras suivent l’exemple des Etats-Unis. e. Ron Dermer, l’ambassadeur qu’il a nommé à Washington affirme d’ailleurs que les « Chrétiens pieux » constituent la « colonne vertébrale » du soutien à Israël aux Etats-Unis, avant donc les Juifs américains: « cela représente un bon quart de la population, peut-être dix, quinze ou vingt fois plus que la population juive ».
Source : Le Monde et Israël Valley