Le Maroc est le troisième pays le plus démocratique de la région Moyen-Orient/Afrique du Nord (MENA) selon l’agence britannique The Economist Intelligence Unit (EIU) qui classe, dans un rapport annuel, l’indice de démocratie des pays du monde. Le royaume se classe 100e à l’échelle mondiale, gagnant une place par rapport à l’année 2017.
La région MENA constitue chaque année la région où les taux d’indice de démocratie sont les moins performants. Après un calcul basé sur soixante critères divisés en cinq catégories, les pays sont répertoriés selon quatre régimes: démocratique, démocratique imparfait, hybride et autoritaire. La notation quant à elle se fait selon une échelle allant de 0 à 10.

Troisième démocratie du monde arabe avec la note de 4,99, derrière Israël, à la première place du classement avec la note de 7,79 et la Tunisie, deuxième avec 6,41, le Maroc est considéré par l’EIU comme un pays au régime dit “hybride”. Néanmoins, avec une progression nette de son indice depuis 2006, selon l’organisme, le royaume ne parvient jamais à dépasser la moyenne.
Avec un régime “hybride”, à savoir un pays où “les élections comportent des irrégularités importantes qui les empêchent souvent d’être à la fois
libres et justes, où les pressions exercées par le gouvernement sur les partis et candidats de l’opposition peuvent être courante, où la corruption a tendance à être généralisée et l’état de droit est faible”, le processus électoral et le pluralisme au Maroc obtiennent un score de 5,25 sur 10. Pour les libertés civiles, la note est en deçà de la moyenne et atteint seulement 4,41 sur 10. Le fonctionnement du gouvernement obtient le score de 4,64, la participation politique 5,00 et la culture politique 5,63 sur 10.

Les causes de cette moyenne faible? La classe politique et la stratégie de développement actuelle du gouvernement, indique l’agence britannique. “Au Maroc, le taux de participation aux dernières élections législatives de 2016 était également inférieur à 50%. Cependant, les élites du monde politique et des affaires font toujours face à une montée du mécontentement de la population à l’échelle nationale suite à une hausse des coûts de la vie, exacerbée par une campagne réussie dans les médias sociaux appelant les Marocains à boycotter
plusieurs produits de grande consommation” relève, dans le détail de son rapport, l’EIU au sujet du mouvement populaire de boycott qui a frappé le Maroc en avril dernier.
L’EIU évoque également la crise du Hirak, en soulignant que “le roi a tenté de répondre aux griefs populaires en accordant une grâce royale en août 2018 à plus de 180 personnes arrêtées lors de manifestations dans la région du Rif, en 2017. Il a également critiqué la stratégie de développement actuelle du gouvernement”, peut-on lire. “Cependant, il est peu probable que les causes sous-jacentes des troubles (tels que l’enchevêtrement de la politique et des grandes entreprises et l’inégalité généralisée) soient pleinement traitées à court terme”.
Dans le classement de la région MENA, nos voisins algériens se placent à la 9e place et à la 126e place mondiale. La Libye, 154e au classement mondial, occupe le 16ème rang régional, tandis que la Mauritanie (119e) arrive au 24e rang. Ces trois pays sont classés parmi les pays aux régimes dits “autoritaires”.
Enfin, au classement mondial, les pays nordiques ont le vent en poupe et sont considérés comme de vraies démocraties. Ainsi, la Norvège occupe la première place, suivie de l’Islande, de la Suède, de la Nouvelle Zélande et du Danemark.  Les mauvais élèves du classement sont, sans surprise, le Tchad (163e), la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la Syrie et la Corée du Nord (167e).
 
https://www.huffpostmaghreb.com/entry/le-maroc-troisieme-pays-le-plus-democratique-du-monde-arabe-selon-une-etude_mg_5c374db8e4b045f676896b21
 

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