Un article de Guillaume Lenorman pour Israël Valley. Compositeur de génie, Michel Legrand, trois fois oscarisé et célèbre créateur des thèmes des « Parapluies de Cherbourg » et des « Demoiselles de Rochefort », est décédé à l’âge de 86 ans et c’était un ami d’Israël.
Comme il l’a confié au Jérusalem Post en 2012, « Israël, ce n’est pas seulement un pays de 16 ans mon cadet. C’est le symbole, le regroupement de tout un héritage traditionnel, musical, littéraire, qui a traversé le monde entier. L’odyssée de ce peuple est universelle.”
Sa première expérience en rapport avec l’Histoire israélienne remonte à 1982 quand il a mis en musique un biopic américain, « Une femme nommée Golda », consacré à Golda Meïr, mais la culture juive lui a surtout offert une fabuleuse aventure cinématographique : celle de Yentl, troisième et dernier Oscar du compositeur en 1984. Ce film, réalisé par Barbra Streisand, s’inspire de la nouvelle » Yentl, the Yeshiva Boy » d’Isaac Bashevis Singer avec qui il a retravaillé en 1996 pour le dessin animé Chelm.
Lorsque Michel Legrand venait en Israël interpréter son œuvre, il faisait jouer Yentl systématiquement, à la grande joie du public.
« Je ne peux pas ne pas jouer ce thème quand je viens. Je suis fier de cette partition, d’avoir ému Israéliens et Juifs de tous les pays sur un sujet qui leur appartient, d’avoir réussi à leur ‘parler’ via ma musique.” disait-il.
Même s’il a visité le monde entier, il considérait Israël à part, dont le destin le touchait particulièrement et il avait noué de solides amitiés en Terre sainte, à commencer par Robert Parienti, directeur de l’Institut Weizmann en Europe et Shimon Peres qu’il aimait comme un frère.
En 2014, Michel Legrand a composé un opéra populaire, « Dreyfus », sur le prisonnier de l’ïle du Diable sur un livret de Didier van Cauwelaert et qui a été créé à Nice.
A Paris se joue « Peau d’âne » au théâtre Marigny, œuvre tirée du film de Jacques Demy qu’il avait remanié pour la scène.
Source : Jerusalem Post & Israël Valley