Une bonne soixantaine de chefs d’État devraient participer au traditionnel Forum économique mondial, qui démarrera le mardi 22 janvier en Suisse. Ehoud Barak va promouvoir une startup israélienne dont il est le conseiller spécial.
DANS LIBERATION (ARCHIVES).
L’une des plus importantes firme biomédicale israélienne a annoncé la nomination du travailliste, qui n’a pas renoncé à la politique, à la tête de sa direction. Une reconversion qui illustre l’avance prise par le pays dans la recherche et la légitimation de cette plante.
A Jérusalem, la Rue de Balfour – la résidence du Premier ministre – mène à tout. Dans le cas d’Ehud Barak, c’est à la présidence d’une compagnie spécialisée dans le cannabis médical. Mardi, la firme israélienne biomédicale InterCure a annoncé la nomination de l’ex-Premier ministre travailliste (au pouvoir entre 1999 et 2001) au poste d’«acting chairman» en charge du développement de l’entreprise à l’international. Une reconversion inattendue : ces derniers mois, Ehud Barak, qui arbore désormais une barbe broussailleuse de vieux sage, avait surtout laissé planer l’idée d’un come-back en politique, enchaînant les emportements sur les plateaux télés. Pas plus tard que la semaine dernière, il défrayait la chronique en prédisant une fin «à la Ceausescu» à Benyamin Nétanyahou, le Premier ministre en exercice. Le Likoud avait riposté en qualifiant la phrase d’appel au meurtre.
Stock-options
Selon un communiqué d’InterCure (qui devrait se rebaptiser Canndoc Pharma après son introduction prochaine au Nasdaq), Barak consacrera mensuellement 40 heures de son temps à la compagnie pour un salaire de 10 000 dollars, en plus de 5% de la société en stock-options. D’ores et déjà une bonne affaire : l’action d’InterCure à la Bourse de Tel-Aviv a bondi après sa nomination.
Depuis une décennie, Israël s’est placé aux avant-postes de la recherche médicale à base de cannabis, notamment dans le traitement de l’autisme, d’Alzheimer et des syndromes post-traumatiques. Quant à sa consommation récréative, elle devrait être partiellement décriminalisée début 2019, après un vote en ce sens durant la dernière session de la Knesset. Déjà, il est courant de voir des clients rouler ouvertement dans les terrasses de Tel-Aviv, les autorités se montrant généralement rétives à la verbalisation.
«Le cannabis médical a prouvé sa capacité à aider et améliorer la vie de nombreux patients dans le monde entier, et de plus en plus de pays occidentaux l’adoptent et le reconnaissent comme un traitement médical légitime», a déclaré Ehud Barak, longtemps connu comme l’un des militaires les plus décorés de l’Etat hébreu, pour justifier ce nouveau chapitre professionnel. D’après une récente étude onusienne, le marché du cannabis médical devrait représenter 150 milliards de dollars annuellement dans la décennie à venir.