Incroyable mais vrai. Les temps changent. Benjamin Netanyahou, nationaliste jusqu’au bout des ongles, a donné son feu vert pour qu’un grand sportif israélien puisse accepter, en cas de victoire, les conditions d’un pays qui refuse l’hymne national israélien. Privé de drapeau et d’hymne national, le judoka israélien Tal Flicker a bien remporté la médaille d’or à Abu Dhabi. Ce chant de la résistance est toujours chanté en Israël avec une grande émotion.
Hatikvah est l’hymne national de l’État d’Israël depuis sa création en 1948. Il a été écrit en Ukraine en 1878, par Naftali Herz Imber, sous le nom de Tikvatenou (Notre espoir). La musique a été adaptée en 1888 par Samuel Cohen, d’après une mélodie populaire roumaine de Moldavie. Cette mélodie, qui circulait en Moldavie et dans les pays limitrophes, est connue en Roumanie sur différents textes : Le Chariot à bœufs (Carul cu boi), Chanson de mai (Cântec de mai), Les Plaines se sont réveillées (Luncile s-au deşteptat) ou Maïs aux feuilles haussées (Cucuruz cu frunza-n sus). Peter Gradenwitz émit l’hypothèse que Samuel Cohen avait trouvé cette mélodie dans un recueil de chansons liturgiques publiées par le chantre Nissan Beltzer de Kichinev, ce qui n’exclut pas la source moldave.
La mélodie de l’hymne ressemble au thème principal du poème symphonique de Bedřich Smetana intitulé Vltava (La « Moldau », en allemand ou en français) écrit en 1874. En 1901 cette chanson, connue alors encore sous le nom Tikvaténu avec la totalité de ses dix strophes, fut chantée par les délégués du 5e congrès sioniste mondial. Depuis le 6e congrès en 1905 il est devenu coutumier de chanter ses deux premières strophes à la fin du chaque congrès sioniste en tant qu’hymne non officiel. Au 18e congrès sioniste mondial en 1933, il a été adopté comme hymne officiel du sionisme puis il est devenu l’hymne national israélien à la création de l’État en 1948. La loi officielle décrétant les symboles nationaux israéliens n’a été votée par la Knesset qu’en .
C’est aussi le chant officiel de la résistance du ghetto de Varsovie au début des années 1940. Par ailleurs, un Sonderkommando dit avoir entendu des déportés juifs tchécoslovaques d’Auschwitz en train de l’entonner en 1944 pendant leur gazage. Ils étaient alors battus par les Waffen-SS.