À Sderot, la nuit renaît.

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Longtemps vidée de ses habitants, meurtrie par les évacuations massives et les tirs incessants venus de Gaza, Sderot retrouve aujourd’hui une vie nocturne étonnamment vibrante. Dans cette ville-symbole des violences du 7 octobre, bars, espaces culturels et lieux alternatifs rouvrent leurs portes, attirant une génération décidée à reconstruire un semblant de normalité.

Au Basel Bar, pub étudiant devenu un véritable laboratoire social, l’atmosphère est chaleureuse. Des jeunes de tout le pays s’y retrouvent autour de bières, pizzas et cocktails tropicaux. “Basel n’est pas seulement un bar, c’est une initiative communautaire”, explique Michal Yofedov, étudiante et cofondatrice du lieu. “Ici, les étudiants, les familles, tout le monde se mélange. On recrée du lien.”


Plus loin, le Resek, bar iconique de l’après-guerre, mêle culture indépendante, musique live et mémoire. Installé à quelques mètres des ruines de l’ancienne station de police détruite le 7 octobre, l’endroit accueille étudiants, artistes, kibbutzniks et habitants du secteur. Sa fondatrice, Ela Dagan, résume l’esprit du lieu : “Resek devait être un refuge. Un endroit où l’on se retrouve, même quand tout semble perdu.”

Malgré les alertes, l’angoisse diffuse et les souvenirs encore vifs, la jeunesse de Sderot insiste pour vivre. Les bars se remplissent, les DJ sets se succèdent, les histoires d’amour renaissent. “Après tout ce qu’on a traversé, peut-on profiter ? Oui. C’est même indispensable”, confie le musicien Tzachi Lublin. “Quand les canons tonnent, les muses doivent parler plus fort.”

À quelques centaines de mètres de Gaza, Sderot choisit la vie, la lumière et la musique. Une victoire silencieuse, mais essentielle.

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