ISRAELVALLEY SPECIAL. Largement élu le 14 décembre 2025, José Antonio Kast s’inscrit dans le virage à l’extrême droite observé sur le continent sud-américain. En Israël les premières réactions sont positives. Le nouvel élu n’est pas anti-Israël, bien au contraire.
José Antonio Kast a des idées pro-Pinochet. Simple rappel : « En 1976, le chef d’État chilien Augusto Pinochet, dont le pays est sous embargo en raison de la violation des droits humains par son gouvernement, voit dans un rapprochement avec Israël un moyen d’importer des armes sans remplir de condition politique. Ces relations militaires et commerciales continuent de se développer depuis la fin du dernier mandat de Pinochet en 1990″.
Bon à savoir: Israël a vendu au Chili des systèmes radars, des missiles air-air, du matériel naval et des systèmes aéronautiques et antimissiles. Il y a sept ans, les armées israélienne et chilienne ont signé de nouveaux accords de coopération en matière de formation militaire et d’entraînement, de commandement et de méthodes d’entraînement.
Un élément qui explique la politique pro-arabe de l’ex-Gouvernement de Gauche très anti-israélien. Le Chili abrite la plus importante communauté palestinienne en dehors du Moyen-Orient, forte d’environ 500 000 personnes. Majoritairement chrétiens, les Palestiniens du Chili sont arrivés à partir du milieu du XIXe siècle. Ils possèdent depuis les années une influence importante sur l’économie et la politique du pays — en , 10% des sénateurs chiliens sont d’origine palestinienne —, qui se manifeste dans la politique chilienne à propos du conflit israélo-palestinien.
NOUVEAU PRESIDENT. Lorsqu’il se présente pour la première fois à l’élection présidentielle chilienne en 2017, José Antonio Kast ne dépasse pas les 10 % des voix au premier tour. Huit ans plus tard, le 14 décembre 2025, le candidat d’extrême droite s’impose largement, avec 58,3 % des suffrages, et accède au palais de la Moneda. Une victoire nette qui s’inscrit dans le virage à droite toute du continent sud-américain.
Le média El Diario AR rappelle les liens étroits entre la famille Kast et les dictatures d’extrême droite du XXᵉ siècle. Son père, un Allemand émigré au Chili en 1951, a été membre du Parti national-socialiste des travailleurs allemands, plus connu sous le nom de “parti nazi”. Selon The Guardian, il l’aurait rejoint en 1942, “au plus fort de la guerre d’Hitler contre l’Union soviétique”. Un récit contesté par José Antonio Kast, qui affirme que son père a été “enrôlé de force dans l’effort de guerre”, sans adhésion idéologique au nazisme, rapporte Caribe Peninsular.
Le futur président se montre en revanche plus loquace lorsqu’il évoque son frère aîné, Miguel Kast (mort en 1983), figure clé de la dictature d’Augusto Pinochet qui a occupé plusieurs postes ministériels au sein du régime militaire et est décrit par Caribe Peninsular comme “l’un des architectes des réformes économiques” de la dictature. Un héritage assumé par José Antonio Kast, qui n’a jamais caché son admiration pour Pinochet, allant jusqu’à déclarer lors de sa campagne de 2017 que, “s’il était encore vivant, il voterait pour moi”, rappelle El País América.
Ce sont surtout ses positions anti-immigration qui ont porté José Antonio Kast au pouvoir. Pendant sa campagne il a lancé des ultimatums aux quelque 330 000 migrants qui résident illégalement sur le territoire chilien, majoritairement des Vénézuéliens.