La puissance du « soft power » israélien est réelle. La mise en avant de la culture, de l’éducation de qualité, de la diplomatie, de la vie politique, de la liberté des médias est une arme. Par le tourisme, la musique, l’archéologie, le sport, ou encore la cuisine, Israël cherche à s’ancrer dans l’histoire mais surtout dans les mémoires.

Selon XERFI: « L’Asie n’est plus seulement l’usine du monde : elle en devient aussi l’imaginaire. Chine, Corée, Japon ne se contentent plus de produire, ces pays exportent désormais des styles de vie et du soft power, porteurs d’une vision culturelle qui s’impose mondialement. Ce glissement marque un tournant stratégique : la vraie bataille se joue désormais dans le désir et les symboles autant que dans les prix et la technologie.

Pop Mart, l’icône du mignon mondialisé

Pop Mart, géant chinois du jouet-collector, en est l’exemple le plus parlant. Ses figurines au design kawaii rivalisent avec les licences américaines. Derrière l’apparente légèreté de ces personnages se cache une stratégie d’influence redoutable : installer dans les foyers du monde entier un imaginaire affectif et coloré, porteur d’une vision douce du quotidien.

Miniso, la démocratisation du style asiatique

Autre exemple : Miniso. Inspirée du design japonais mais née en Chine, la marque a bâti un empire mondial sur l’esthétique du minimalisme joyeux. En diffusant une identité visuelle épurée, reconnaissable entre mille, elle impose une grammaire culturelle asiatique qui rivalise avec celle d’Ikea ou de Muji.

K-Beauty, la conquête par la peau

La K-Beauty, vitrine du soft power sud-coréen, transforme la routine de soin en rituel quasi spirituel. Au-delà des produits, c’est une philosophie du corps et de la perfection qui s’exporte. Elle nourrit un imaginaire collectif : celui d’une jeunesse disciplinée, exigeante et technologiquement sophistiquée.

De la production à la projection

Ces marques ne se contentent plus de fabriquer : elles projettent. Elles racontent des histoires, façonnent des symboles et incarnent des valeurs. L’influence culturelle devient un levier de différenciation aussi puissant que la technologie ou le prix.

Quand le marketing devient géopolitique

Chaque crème, chaque figurine, chaque boutique Miniso est un petit ambassadeur de l’Asie contemporaine. Derrière l’innocence du divertissement et du lifestyle, se joue une bataille pour la domination de l’imaginaire mondial, aussi stratégique que celle des puces électroniques.

L’Occident, pris à son propre jeu

L’Occident, qui a longtemps exporté ses mythes de liberté, de glamour et de consommation, se voit concurrencé sur son propre terrain : celui du désir. L’Asie a compris que le vrai pouvoir ne se mesure pas seulement en PIB, mais en capacité à façonner les rêves des autres.

Vers une mondialisation des imaginaires

Le soft power asiatique ne relève plus seulement de l’économie, mais aussi d’une transformation culturelle de la mondialisation. Celle-ci repose désormais sur la circulation des émotions, des images et des récits autant que sur celle des marchandises. En imposant ses codes esthétiques et ses styles de vie, l’Asie entre en concurrence directe avec le soft power américain et remet en cause son hégémonie ». XERFI.

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