Alerte à la Knesset : un débat d’urgence révèle l’ampleur inquiétante des violences en ligne contre les mineurs.
Entre manque criant de moyens, lacunes juridiques et plateformes dépassées, élus, policiers et experts ont dressé un tableau alarmant d’un espace numérique devenu incontrôlable.

La Knesset a tenu lundi un débat d’urgence sur la protection des enfants dans l’espace numérique, après une explosion des signalements liés à des contenus sexuels, des diffusions en direct à caractère pédophile et une montée alarmante de la cyberviolence. À la table : police, parquet, associations, mais aussi des représentants de TikTok et Meta, tous confrontés à un phénomène devenu incontrôlable.
La présidente de la commission, la députée Keti Shitrit, a ouvert la séance avec un cas extrême : une série de lives au cours desquels un homme décrivait publiquement son désir d’avoir des relations sexuelles avec des mineures, « même des bébés d’un an ou deux ». Malgré des dizaines de signalements, le contenu n’a été retiré qu’après son intervention. « La procureure a parlé d’un ‘domaine gris de la liberté d’expression’. C’est inacceptable », a-t-elle dénoncé.
La commandante du centre 105, la commissaire adjointe Yifat Hasson, a présenté des chiffres glaçants : près de 15 000 incidents traités depuis le début de l’année, allant des agressions sexuelles aux tentatives de suicide. « Nous n’avons que six policiers par garde, parfois deux le week-end », a-t-elle admis.
Du côté du parquet, l’avocat Itay Gohar a rappelé les moyens dérisoires : quatre procureurs et dix étudiants, confrontés aussi aux contenus terroristes. « Une grande partie des vidéos problématiques est diffusée en direct, puis disparaît automatiquement », a-t-il expliqué.
Les témoignages du terrain ont renforcé l’urgence : lives pédophiles, menaces contre des militantes, réseaux structurés. Le directeur du Centre de protection, Ohad Ezran, a rappelé que 80 % des enfants ne parlent pas à leurs parents. À l’étranger, a-t-il noté, des pays imposent déjà une vérification d’âge pour accéder aux sites pornographiques.
Le débat intervient alors que plusieurs affaires graves ont éclaté, dont l’acte d’accusation visant Dor Serfus, accusé d’avoir diffusé des vidéos sexuelles de mineurs sur Telegram.
En conclusion, la commission appelle à créer une autorité gouvernementale dédiée, à renforcer le centre 105 et à imposer aux plateformes une obligation légale de suppression des contenus dangereux, mettant fin au système volontaire actuel.