«Le Bataclan était dans toutes les têtes» : Laurence Ferrari raconte le chaos du concert à la Philharmonie de Paris
La journaliste était au concert de l’orchestre d’Israël donné ce jeudi 6 novembre à la Philharmonie de Paris. Dans «Eliot Deval et vous» sur Europe 1 ce matin, elle livre un témoignage édifiant du désastre provoqué par des activistes.
L’ancienne présentatrice du Journal de 20 heures de TF1, désormais à la tête de l’émission «Punchline» sur CNews, était à la Philharmonie de Paris ce jeudi 6 novembre au soir, pour y entendre le Concerto Empereur de Beethoven, par l’orchestre philharmonique d’Israël, placé sous la direction de Lahav Shani. Le concert a été très perturbé dès les premières minutes.
Dans «Eliot Deval et vous», ce vendredi matin, sur Europe 1, elle a raconté ce concert. «La Philharmonie est un sanctuaire de la musique qui fédère la paix et la sérénité. Vous arrivez avec des CRS déployés partout, avec des boucliers antiémeutes, avec des armes. Et évidemment des contrôles de sécurité absolument majeurs. Donc, déjà, rien qu’en arrivant à la Philharmonie, vous êtes dans un climat profondément dérangeant», commence la femme du violoniste Renaud Capuçon.
«Et puis, une fois que vous êtes à l’intérieur, vous attendez évidemment cet orchestre philharmonique d’Israël, qui est un immense orchestre, et Lahav Shani, qui est un des plus grands chefs d’orchestre au monde. Et tout d’un coup. Dans le premier mouvement du concerto de Beethoven pour l’Empereur, ça commence…», poursuit la journaliste.
Des petites dames terrorisées
Puis de relater les minutes qui ont suivi : «Il y a trois interruptions en fait sur ce premier mouvement. Par des sifflets. Comme des sonneries d’alarmes. On réagit. La sécurité expulse la première personne. Cinq minutes après, toujours dans le premier mouvement, un fumigène est sorti. Avec quelqu’un de très agressif. On a eu peur. On a eu peur qu’il jette le fumigène sur les musiciens. Parce qu’il était juste au-dessus des musiciens à l’arrière de la salle. Et puis il y a eu la troisième interruption, cinq minutes après encore, avec un autre fumigène».
«Ce qui est terrible, indique-t-elle, j’étais à côté de deux petites dames de 70-75 ans. Elles étaient terrorisées. Et j’essayais de leur dire, “ne ne vous inquiétez pas. Ça va bien se passer, ils vont les maîtriser”. L’orchestre a dû évacuer la salle à un moment. On a eu peur pour la sécurité des musiciens. On a eu peur pour la sécurité du public».
Elle rappelle qu’il y avait du personnel de la Philharmonie. Mais que ces derniers ne sont pas habilités à faire des interpellations. Elle rappelle aussi qu’il y avait un immense dispositif de sécurité à l’extérieur et des agents de sécurité aussi dans la salle. Mais que cette salle contient 2400 spectateurs. «Vous ne pouvez pas avoir un œil sur chaque spectateur», estime-t-elle.
Elle rappelle enfin que ces «extrémistes de gauche, qui n’aiment ni la culture, ni la musique, ni ce qu’ils croient défendre», étaient extrêmement bien organisés. «On va commémorer la semaine prochaine les massacres du Bataclan. C’était présent dans toutes les têtes hier soir. Moi ça m’a profondément heurtée. (…) Lahav Shani est un chef d’orchestre qui prône la réconciliation entre les peuples israéliens et palestiniens. Et on met en danger ces artistes. On met en danger une salle entière. Et je trouve que c’est inacceptable dans notre pays en 2025».