EDITORIAL. Les israéliens suivent avec attention et stupéfaction la chute vertigineuse de Carmat, concepteur français du cœur artificiel.
Il est difficile de trouver un israélien qui comprend pourquoi une société aussi extraordinaire ne soit pas aidée par le Gouvernement français.
En Israël une mobilisation générale aurait eu lieu pour sauver Carmat.
Après trente ans de recherche, des millions d’investissements et plus de 120 patients traités avec son cœur artificiel, inventé par le professeur Alain Carpentier, Carmat « n’est pas parvenue, à ce stade, à sécuriser un complément de trésorerie ni de nouveaux financements ». L’entreprise, qui compte 180 collaborateurs entre son siège de Vélizy-Villacoublay et son site de production, à Bois-d’Arcy, dans les Yvelines,est au bord de la chute finale.
Le cœur artificiel Aeson de Carmat est destiné aux patients qui souffrent d’insuffisance cardiaque terminale dans l’attente d’une transplantation. Il comprend une prothèse reproduisant la forme et la fonction d’un cœur naturel et une tablette pour régler les paramètres. Depuis sa première implantation sur un patient, en 2014, l’appareil a évolué et subi des améliorations, Carmat rêvant d’un « cœur définitif », qui remplacerait le cœur malade.
Le fabricant français d’un cœur artificiel Carmat devait être fixé sur son avenir, initialement, le mardi 14 octobre. Finalement, la justice renvoie l’examen de sa requête en liquidation judiciaire au 25 novembre.

Carmat retient son souffle. La justice a renvoyé, une nouvelle fois, le report de l’examen de la requête en liquidation judiciaire du fabricant de cœur artificiel, a décidé le tribunal des affaires économiques de Versailles, ce mardi 14 octobre. Prévu ce jour, l’examen sera remis au 25 novembre, permettant ainsi à de potentielles offres de reprise de se manifester, a annoncé le directeur général de la société, Stéphane Piat, à l’AFP.
Le malheureux feuilleton se poursuit donc pour Carmat. Mais l’espoir «d’avoir une offre concrète déposée d’ici» le 25 novembre, demeure pour Stéphane Piat. «Il avait été envisagé à un moment que soit déclarée aujourd’hui la liquidation judiciaire. Ce n’est pas le cas», a confirmé le président du conseil d’administration de Carmat, Pierre Bastid, à la sortie de l’audience. «J’ai convaincu le tribunal qu’il y avait de bonnes raisons de ne pas prononcer la liquidation judiciaire aujourd’hui, mais cela ne veut pas dire que c’est gagné», a-t-il ajouté.
De battre, le cœur de Carmat pourrait bientôt s’arrêter
Lors d’une première audience le 19 août, le tribunal avait accordé un délai supplémentaire à Pierre Bastid pour finaliser une première offre. À l’heure actuelle, l’homme d’affaires est actionnaire de Carmat à hauteur d’environ 17%, via sa société de gestion de patrimoine familial Hougou. L’offre proposée par Pierre Bastid, fin juillet, avait été jugée caduque fin septembre puisqu’il n’avait pas réussi à mobiliser les fonds à temps pour tenir les engagements de son plan de reprise.
Pour rappel, la start-up Carmat, lancée en 2008, était l’une des plus belles promesses de la recherche médicale française des quinze dernières années. Carmat a d’ailleurs réussi à faire battre un cœur artificiel à la place d’un organe défaillant. Mais depuis juin 2025, l’entreprise est en cessation de paiement.