Les chiffres clés. Le budget israélien en 2025. Redevances gazières. Croissance en baisse.

La Knesset approuve une augmentation de 9 Mds$ du budget 2025

Le Parlement a approuvé en troisième lecture, par 55 voix contre 50, une rallonge budgétaire de plus de 30 Mds ILS au budget 2025, destinée presque exclusivement aux dépenses de défense liées à la guerre. Sur cette somme, environ 28,8 Mds ILS iront directement au ministère de la Défense, le reste à l’Institut national d’assurance, à des dépenses sécuritaires connexes et au paiement d’intérêts, ainsi qu’environ 1,6 M ILS pour l’aide humanitaire à Gaza. Le financement proviendra d’un prélèvement transversal sur les budgets ministériels, avec en outre le gel de 481 M ILS initialement destinés aux enseignants ultra-orthodoxes et une coupe de 3,35% dans les budgets des ministères à partir de 2026. Le ministre des Finances Bezalel Smotrich a insisté à plusieurs reprises sur le caractère strictement militaire et non partisan de cette rallonge. Le vote s’est tenu dans un contexte politique fragile, marqué par la sortie des partis Judaïsme unifié de la Torah (UTJ) et Shas du gouvernement à la suite des tensions sur la loi de conscription des haredim. Si UTJ a annoncé voter contre, Shas a choisi de soutenir le budget au nom des « besoins vitaux de la guerre » (munitions, salaires des réservistes). Cette adoption, qui porte le déficit prévisionnel cette année de 4,9% à 5,2% du PIB, intervient alors que les discussions sur le budget 2026 restent bloquées ; faute d’accord d’ici au mois de mars, le pays pourrait se trouver confronté à une impasse menant à une dissolution anticipée de la Knesset et à des élections générales à l’été 2026.

2. Israël encaisse près de 300 M$ de redevances gazières au 1^er semestre 2025

Au premier semestre 2025, les revenus de l’État issus des redevances sur le gaz naturel, les ressources minérales et diverses taxes se sont élevés à environ 980 M ILS (295 M USD), en baisse de 16,6% par rapport à la même période de 2024. Cette diminution résulte principalement de l’arrêt temporaire de la production dans les gisements Léviathan et Karish durant la guerre Israël – Iran, de travaux de maintenance en mai et de la baisse du taux de change du dollar. Les redevances provenant du gaz naturel représentent l’essentiel des revenus, soit 967 M ILS, dont plus de la moitié tirée des exportations. Gisement par gisement, les revenus atteignent 409 M ILS pour Léviathan (–18,8% en g.a.), 370 M ILS pour Tamar (–3,2% en g.a.) et 189 M ILS pour Karish (–23,9% en g.a.). Les redevances minières, très marginales, s’élèvent à 10,3 M ILS, et celles liées à d’autres ressources à 2,6 M ILS. Le ministère de l’Énergie prévoit néanmoins que les recettes totales dépasseront 2 Mds ILS sur l’ensemble de l’année. Pour rappel, ces revenus proviennent de trois canaux : les redevances légales de 12,5% collectées par le ministère de l’Énergie, l’impôt sur les sociétés à 23% prélevé par l’administration fiscale et l’impôt sur les profits exceptionnels (dit « taxe Sheshinski ») de 20 à 46,8%, versé au « Fonds pour les citoyens d’Israël » géré par la Banque d’Israël.

3. La Banque d’Israël révise à la baisse ses prévisions de croissance

La Banque d’Israël a maintenu son taux directeur à 4,5% pour la 14^ème fois consécutive, citant un contexte de forte incertitude géopolitique lié à la poursuite de la guerre à Gaza et aux tensions internationales envers Israël, tout en soulignant la résilience de l’économie israélienne. La Banque a révisé ses prévisions macroéconomiques, abaissant la croissance du PIB pour 2025 de 3,3% à 2,5%, tout en relevant légèrement celle de 2026, de 4,6% à 4,7%. L’inflation est attendue à 3% en 2025, puis à 2,2% en 2026, tandis que le déficit budgétaire devrait s’élever à 5,15% du PIB en 2025 et 4,3% en 2026, le ratio dette/PIB restant stable à 71%.

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