Une vague de licenciements a lieu dans l’Etat Hébreu cet été. Et la méfiance s’installe…
C’est une histoire qui est racontée en Israël dans le milieu du hightech et qui explique facilement que, lors des licenciements dans des filiales américaines (très nombreuses) installées en Israël, tout se fait de manière brutale et immédiate. Les codes d’accès sont désactivé très vite.
Aux Etats-Unis un employé licencié a piégé les serveurs de son entreprise pour qu’un code destructeur s’active en cas de licenciement.
Un ingénieur a conçu un plan de sabotage informatique redoutable, en paralysant son ancienne entreprise. Entre vengeance personnelle et héritage du mouvement néo-luddiste, retour sur une histoire digne d’un thriller cybernétique.
SELON SLATE.FR: « Avez-vous déjà rêvé de vous venger de votre ancien employeur? Vous n’êtes pas les seuls. Le média en ligne new-yorkais Futurism rapporte qu’un ancien employé d’Eaton Corp, une grande entreprise spécialisée dans la gestion de l’énergie, a mis ses menaces à exécution. Le 7 mars, Davis Lu, un développeur texan, a été reconnu coupable par un jury fédéral d’avoir intentionnellement saboté les serveurs de son ancienne entreprise après son licenciement en 2019. Il y travaillait depuis 2007.
Exaspéré par la direction que prenait la société et par sa politique managériale –notamment une «réorganisation» des équipes annonçant des licenciements en série–, Davis Lu s’est mis à réfléchir à un moyen de supprimer massivement les fichiers internes tout en masquant le code responsable de cette manipulation.
Le 4 août 2019, Davis Lu s’est mis à coder des «boucles infinies» conçues pour intercepter les connexions et effacer les dossiers des employés, dans le cas de figure où lui aussi, finissait par être licencié. Il a nommé ces scripts «Hakai» –un terme japonais signifiant «destruction»– et «HunShui», en référence à une expression chinoise qualifiant les employés qui profitent de l’absence de leurs supérieurs pour ne pas travailler.
Mais cet agent du chaos (ou justicier incompris, c’est selon) ne s’est pas arrêté là. Son coup de maître? Un bout de code baptisé «IsDLEnabledinAD», abréviation de «Davis Lu est-il activé dans Active Directory?». Tant que le système confirmait son statut actif, le code restait inoffensif, jusqu’au 9 septembre 2019, jour de son licenciement. L’absence de Davis Lu a instantanément déclenché la petite «bombe» de code et occasionné un blocage massif des utilisateurs, paralysant l’ensemble des opérations de l’entreprise.
Vengeance personnelle ou activisme anti-tech?
L’ancien employé risque désormais jusqu’à dix ans de prison fédérale, après que le FBI a réussi à remonter sa trace, une tâche apparemment ardue. Eaton Corp estime que son sabotage a causé des pertes de plusieurs centaines de milliers de dollars, tandis que les avocats de Davis Lu évaluent les dégâts à environ 5.000 dollars (environ 4.600 euros), selon le média en ligne Cleveland.com.
Sans le savoir, cet ancien employé s’inscrit dans une longue tradition, cette pratique n’étant pas une première. En France (cocorico), un collectif de développeurs et de travailleurs du secteur technologique, baptisé «Comité liquidant ou détournant les ordinateurs» (Clodo, un jeu de mots avec l’argot de «clochard»), a mené plusieurs actions dans les années 1980. Opposés à l’essor technologique qu’ils considéraient comme un outil d’asservissement, ils dénonçaient son rôle dans l’aliénation des travailleurs, s’inscrivant ainsi dans la lignée de la pensée anarchiste française et de la mouvance néo-luddiste ».