Israël et les Accords d’Abraham : un pari diplomatique réussi ? Analyses Newsdesk Libnanews
L’auteur: Newsdesk Libnanews
Une reconfiguration stratégique régionale.
Les Accords d’Abraham, signés en 2020 sous l’égide des États-Unis, ont marqué un tournant historique dans les relations entre Israël et plusieurs États arabes, notamment les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc.
Ces accords ont ouvert la voie à une normalisation diplomatique et économique sans précédent, bouleversant les dynamiques régionales au Moyen-Orient. Aujourd’hui, alors que de nouvelles alliances émergent, Israël exploite ces relations pour renforcer sa position stratégique.
Mais cette normalisation s’accompagne de défis, notamment en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien et les tensions avec l’Iran.
Les motivations derrière les Accords d’Abraham Les Accords d’Abraham ont été motivés par une convergence d’intérêts stratégiques et économiques.
Pour Israël : Ces accords ont permis de briser son isolement diplomatique dans la région, tout en renforçant sa coopération sécuritaire face à l’Iran. Sur le plan économique, ils ont ouvert des marchés lucratifs pour les technologies israéliennes, notamment dans les domaines de l’agriculture, de l’énergie et de la cybersécurité.
Pour les pays signataires : Les Émirats arabes unis et Bahreïn ont vu dans ces accords une opportunité de moderniser leurs économies en accédant aux technologies israéliennes et en renforçant leurs relations avec les États-Unis.
Selon Al Sharq Al Awsat (22 décembre 2024), ces accords traduisent également un désir des monarchies du Golfe de s’éloigner progressivement de la rhétorique anti-israélienne traditionnelle pour se concentrer sur leurs priorités nationales, notamment le développement économique et la stabilité régionale.
Les succès de la normalisation : coopération économique et diplomatique
Depuis 2020, les Accords d’Abraham ont généré des avancées concrètes dans plusieurs domaines :
Commerce bilatéral : Les échanges commerciaux entre Israël et les Émirats arabes unis ont atteint 2,5 milliards de dollars en 2023, selon Al Arabi Al Jadid (22 décembre 2024).
Les secteurs de la haute technologie, du tourisme et de l’énergie ont particulièrement bénéficié de cette coopération.
Tourisme : L’établissement de vols directs entre Israël et les pays signataires a facilité le tourisme, attirant des milliers de visiteurs des deux côtés.
Sécurité : La coopération sécuritaire entre Israël et les Émirats s’est intensifiée, notamment en matière de renseignement et de cybersécurité, pour contrer les menaces iraniennes.
Ces avancées ont renforcé la crédibilité des Accords d’Abraham comme modèle de coopération régionale, mais elles restent limitées par des défis politiques persistants.
Le conflit israélo-palestinien : une ombre sur la normalisation
La question palestinienne demeure un obstacle majeur à une normalisation totale entre Israël et le monde arabe. Bien que les Accords d’Abraham aient contourné cette problématique, ils n’ont pas entraîné de progrès significatifs vers une résolution du conflit israélo-palestinien.
Pour les Palestiniens, ces accords ont été perçus comme une trahison, contournant leur lutte pour un État indépendant. Selon Al Quds (22 décembre 2024), les tensions entre Israël et les Palestiniens se sont aggravées ces dernières années, notamment avec l’expansion des colonies en Cisjordanie et la répression à Jérusalem-Est.
Cette situation complique l’élargissement des Accords d’Abraham à d’autres pays arabes, comme l’Arabie saoudite, qui conditionne toute normalisation à des progrès tangibles sur la question palestinienne.
Les tensions avec l’Iran : un catalyseur et un défi L’Iran, principal rival régional d’Israël, reste au cœur des dynamiques diplomatiques post-Accords d’Abraham. Un catalyseur pour la coopération : La menace iranienne a rapproché Israël des monarchies du Golfe, qui partagent les mêmes inquiétudes concernant le programme nucléaire iranien et l’influence de Téhéran dans des pays comme le Yémen, la Syrie et l’Irak.
Un défi à la stabilité régionale : Les provocations iraniennes, notamment les attaques contre des pétroliers dans le golfe d’Oman, continuent de perturber la stabilité régionale, testant la solidité des nouvelles alliances diplomatiques.
Selon Al Arabi Al Jadid (22 décembre 2024), Israël cherche à élargir le champ d’application des Accords d’Abraham pour inclure une dimension militaire, ce qui pourrait exacerber les tensions avec l’Iran et ses alliés.
Perspectives pour les nouvelles dynamiques diplomatiques
À l’avenir, les Accords d’Abraham pourraient s’élargir à d’autres pays, notamment l’Arabie saoudite et Oman, à condition que des compromis soient trouvés sur la question palestinienne.
De plus, la coopération économique et sécuritaire pourrait s’intensifier, renforçant la position stratégique d’Israël dans la région.
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