TikTok, Facebook, Snapchat, Instagram, X… Ces réseaux sociaux viennent d’être interdits aux moins de 16 ans en Australie, jeudi 28 novembre, après un vote au Parlement. Une première, même si TikTok est menacé depuis plusieurs années d’interdiction dans le monde, en particulier aux Etats-Unis et en Europe. En Israël personne ne souhaite bloquer TikTok. La priorité est ailleurs.
Avec les dernières données publiées en janvier 2023, il y a maintenant environ 3,2 millions d’utilisateurs de TikTok en Israël. Les utilisateurs masculins représentent environ 0,524 et les utilisateurs féminins environ 0,476.
UN ARTICLE DE CHALLENGES. « Le glas s’apprête-t-il à sonner pour TikTok ? Comme Facebook, Snapchat, Instagram et X, la plateforme chinoise vient d’être interdite aux moins de 16 ans en Australie. La loi a été adoptée définitivement par le Parlement ce jeudi 28 novembre, et les plateformes ne la respectant pas vont encourir jusqu’à 30,7 millions d’euros d’amendes. Une première dans le monde, même si la question de l’interdiction de TikTok est loin d’être nouvelle. En cause : les dangers que représentent les réseaux sociaux pour les enfants et les adolescents, pointés du doigt par de nombreux rapports, notamment celui d’Amnesty International publié en 2023.
Comme ses concurrents, la plateforme chinoise s’en défend, dans un communiqué publié ce 29 novembre, et se dit bien moins dangereuse que ces « zones plus sombres d’Internet où il n’existe pas de règles générales, d’outils de sécurité ou de protection » vers lesquelles « il est tout à fait probable » que les jeunes Australiens se tournent après l’interdiction. En toile de fond, TikTok craint l’effet boule de neige que pourrait entraîner la décision australienne. En particulier aux Etats-Unis, où une loi doit déjà entrer en vigueur dans l’Etat de Floride en janvier prochain pour interdire l’ouverture d’un compte aux moins de 14 ans.
Les plaintes se multiplient contre TikTok
Les Etats-Unis tentent depuis de nombreuses années d’interdire complètement TikTok sur leur sol. Et pourrait bientôt y parvenir. En avril dernier, le Congrès américain a adopté une loi qui dispose que si la maison mère ByteDance n’a pas vendu TikTok d’ici au 19 janvier 2025, la plateforme sera interdite sur le territoire américain. Le motif invoqué n’est pas uniquement le bien-être des utilisateurs américains, mais aussi les menaces que la plateforme, soupçonnée d’être liée au gouvernement chinois, ferait peser sur la « sécurité nationale », sur fond de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.
L’argument est renforcé par une plainte déposée le 2 août dernier par le ministère de la Justice américain, qui accuse le réseau social de « violation généralisée des lois sur la protection de la vie privée des enfants ». Le porte-parole de TikTok s’était alors défendu en mettant en avant la fierté de la plateforme vis-à-vis des « efforts [déployés] pour protéger les enfants ». Des propos qui se noient désormais dans la multiplication des plaintes dans le monde à l’égard des dangers de TikTok. Le 5 novembre, la France a ainsi rejoint le terrain judiciaire. Le collectif « Algos victima », qui regroupe sept familles, a déposé une plainte au tribunal de Créteil contre le réseau social et l’accuse d’être responsable de la dégradation de la santé mentale d’adolescentes, dont certaines sont allées jusqu’à se suicider.
L’Union européenne met à son tour la pression.
Les institutions tentent, elles aussi, de faire la lumière sur le fonctionnement de TikTok. En 2023, une commission d’enquête du Sénat en France avait d’ailleurs conclu à « une grande opacité » de l’algorithme, considéré comme le plus addictif au monde et à une « toxicité » pour les enfants.
Au niveau européen, une enquête de la Commission européenne sur TikTok est en cours depuis février 2024, au sujet de la protection des mineurs, la transparence de la publicité, l’accès aux données sur l’algorithme et la gestion des risques liés à l’addiction. Si le résultat de l’enquête révèle le non-respect par la plateforme des réglementations – le Digital Services ACT (DSA) et le Digital Market ACT (DMA) – elle se verrait a priori être interdite dans l’Union européenne. La Commission européenne a déjà haussé le ton très récemment. Le 22 avril, après avoir ouvert une nouvelle procédure formelle face à TikTok, la plateforme a suspendu le programme de récompenses du réseau social, les « Lite », face au risque d’addiction des jeunes.
L’inconnu Donald Trump
Sous pression des régulateurs, TikTok tente tant bien que mal d’annoncer des nouvelles mesures, comme la suppression des filtres de beauté pour les mineurs ce mercredi 27 novembre par exemple. Mais il n’est pas le seul à se trouver dans le viseur des politiques.
La Commission européenne a lancé une enquête en mai contre Facebook et Instagram, entre soupçons d’addiction chez les enfants et manquements aux obligations de vérification de l’âge. De l’autre côté de l’Atlantique, des Etats américains ont lancé des poursuites en octobre 2023 contre la maison mère de Facebook et Instagram, Meta, accusant ses plateformes de nuire à la « santé mentale et physique de la jeunesse ».
Mais il reste une inconnue : l’élection de Donald Trump, le 5 novembre dernier, fera-t-elle pencher la balance, notamment en faveur de TikTok ? Car si le milliardaire a jadis tenté d’interdire la plateforme, il en a fait un allié de campagne en 2024… »