L’arrestation de l’intellectuel franco-algérien, critique de l’islamisme et du pouvoir algérien, « préoccupe » Emmanuel Macron, a fait savoir son entourage. L’Algérie rétorque via son agence de presse que Paris serait gangréné par un lobby « anti-algérien » et « pro-sioniste ».
L’écrivain et intellectuel franco-algérien Boualem Sansal, critique acharné du régime d’Alger et de l’islamisme, a été arrêté samedi par les autorités algériennes, a annoncé dans un article au vitriol l’agence de presse publique du pays, « Algérie Presse Service », ce vendredi 22 novembre.
« La France Macronito-sioniste (…) s’offusque de l’arrestation de Sansal à l’aéroport d’Alger », a notamment écrit l’APS dans un billet qui contribue inévitablement à l’érosion des relations entre Paris et Alger.
Selon nos sources, Boualem Sansal sera présenté devant le procureur et un juge ce dimanche 24 novembre. Le pire scénario envisageable: il pourrait être poursuivi en vertu de l’article 87 bis du Code pénal. Cet article qualifie de «terroriste ou subversif» tout acte portant atteinte «à la sûreté de l’État, à l’intégrité du territoire, à la stabilité ou au fonctionnement normal des institutions». Les récentes déclarations de l’auteur sur le Maroc et l’Algérie pourraient être interprétées comme une «atteinte aux symboles de la nation et de la République». La peine maximale prévue dans ce cas est la peine de mort. Mais en raison du moratoire pratiqué de fait par l’Algérie, cette peine est systématiquement commuée en réclusion criminelle à perpétuité.