La grotte Malham, près de la mer Morte, mesure plus de 10 km de long. Elle fait partie des cavités les plus jeunes au monde et accueille des paysages de stalactites et stalagmites qui n’ont rien à envier à ceux des grottes karstiques.
Dix kilomètres de long : la grotte Malham, située près de la mer Morte en Israël, devient la plus grande grotte de sel du monde, dépassant celle des Trois hommes nus sur l’île de Qeshm, en Iran (6.580 mètres). Mise au jour dans les années 1980, la grotte avait été estimée la première fois à 5.685 mètres. Mais elle vient d’être à nouveau cartographiée par une équipe internationale de 80 spéléologues, qui ont utilisé des lasers envoyant les données directement sur leurs téléphones portables. Âgée d’environ 7.000 ans, la grotte Malham fait partie des plus « jeunes » du monde : le sel se dissout, en effet, beaucoup plus vite que le karst, ce qui fait que la grotte s’allonge un peu plus à chaque orage. Ce sont d’ailleurs les conditions arides qui lui ont permis de persister encore aujourd’hui.
Les spéléologues ont dû se frayer un chemin dans les passages très étroits des galeries de sel. © Anton Chikishev, Université hébraïque
La grotte Malham est située sous le mont Sedom qui est la plus grosse montagne d’Israël, essentiellement constituée d’un énorme bloc de sel et recouverte d’une mince couche de roches. Cette dernière s’est formée il y a plusieurs millions d’années par dépôt progressif de sédiments salés issus d’inondations en provenance de la mer Morte. Lors des rares pluies qui surviennent dans cette région, l’eau s’infiltre dans les fissures de la roche et dissout le sel, formant des galeries souterraines horizontales. Le Centre de recherches sur les grottes (CRC) a ainsi dénombré plus de 150 de ces grottes sous le mont Sedom.
Cette colonne de sel à l’entrée de la grotte Malham a été surnommée « La femme de Lot » en référence à un passage de la Bible, qui raconte que la femme de Lot (le neveu d’Abraham) a été changée en statue de sel à la suite d’une punition divine. © Ruslan Paul, Université hébraïque
Une « salle des mariages » recouverte d’une centaine de stalactites blanches
À l’intérieur, on peut admirer un paysage impressionnant de cavernes, tunnels, stalactites et stalagmites dont certaines sont ambrées, recouvertes d’un mélange de poussières et de minéraux. « On se croirait sur une autre planète », raconte Efraim Cohen, l’un des spéléologues de l’Université hébraïque ayant participé à l’expédition. Un gros bloc de sel effondré entre deux rochers a ainsi reçu le surnom de « guillotine », deux grosses plaques jumelles ayant elles été nommées « Tables des dix commandements ». Les spéléologues ont également découvert une « salle des mariages » avec une centaine de stalactites blanches.