L’Arabie saoudite a accueilli cette semaine une nouvelle conférence majeure sur l’investissement dans le cadre de ses ambitions du projet « Vision 2030 », alors que les mégaprojets ont été revus à la baisse en raison de la faiblesse persistante des prix du pétrole.
La Future Investment Initiative (FII), qui en est à sa huitième édition, s’est tenue à Riyad de lundi à mercredi et elle a attiré des milliers d’investisseurs, d’hommes d’affaires et de banquiers, malgré l’environnement économique difficile auquel la région est actuellement confrontée.
Ce forum, communément appelé « Davos dans le désert », constitue la pierre angulaire financière des plans de diversification du prince héritier Mohammed bin Salman, qui espère transformer le royaume, presque entièrement dépendant des recettes pétrolières et gazières, en principal moteur de la croissance économique et du divertissement dans la région.
L’Arabie saoudite a besoin d’énormes investissements étrangers et nationaux pour voir se concrétiser les développements de plusieurs milliards de dollars qu’elle a proclamés haut et fort. Il s’agit notamment de The Line à NEOM, de l’immeuble Mukaab à Riyad et du dernier mégaprojet annoncé, Sindalah, une station balnéaire au large de la côte ouest du royaume.
De vastes richesses peuvent être tirées de la vaste campagne de construction saoudienne, qui voit la construction de nouvelles villes et la réorganisation des villes existantes. The Line elle-même devrait coûter plus de 1 000 milliards de dollars et 3 200 milliards de dollars devraient être dépensés au total pour les projets de la Vision 2030.
Toutefois, l’augmentation des coûts et la progression plus lente que prévu de ces projets pourraient faire grimper ces chiffres de manière spectaculaire.
Des accords d’une valeur de plus de 28 milliards de dollars ont été conclus au cours des trois jours de l’événement FII, mais en raison de la faiblesse des prix du pétrole, le Fonds d’investissement public (PIF), le principal moteur de l’investissement dans les projets Vision 2030, a établit de nouveaux paramètres pour l’investissement étranger, en donnant la priorité aux entreprises nationales plutôt qu’aux entreprises étrangères, ce qui constitue un autre changement par rapport aux forums précédents qui recherchaient un afflux d’entreprises étrangères.
Les investisseurs étrangers seront probablement attentifs à la chute des prix du pétrole, qui a déjà eu des répercussions sur les projets Vision 2030 de l’Arabie saoudite, notamment une réduction massive de la ligne de démarcation – une ville linéaire qui devait à l’origine s’étendre sur 170 km, mais qui a été réduite à 2,4 km pour l’instant.
Riyad devrait réduire ses dépenses de plusieurs milliards, alors que l’on s’attend à ce que le déficit budgétaire saoudien se creuse pour atteindre 3 % du PIB en 2024.
Cette décision intervient dans le contexte de la guerre contre Gaza, qui en est à sa deuxième année et qui a fait plus de 43 000 morts parmi les Palestiniens, et d’une nouvelle offensive au Liban qui a aggravé l’instabilité et les tensions, notamment avec l’allié régional du Hezbollah, l’Iran.
Les compagnies aériennes étrangères ont réduit leurs liaisons avec la région en raison des tensions, par crainte d’une escalade dans une fusillade entre l’Iran et Israël. Cette situation survient alors que l’Arabie saoudite cherche à développer le tourisme et à lancer une nouvelle compagnie aérienne dans le royaume, Riyadh Air.
Source : The New Arab & Israël Valley