Parlons génocide…, par Raphaël Jerusalmy
Les plans et ordres de marche découverts dans les tunnels de Gaza et sur les assaillants exposent une minutieuse planification de l’horreur, tout comme chez les nazis.
Les sirènes retentissent de partout. Roquettes et missiles tirés du Yémen, de Gaza, du Liban, de la Syrie, de l’Irak, de l’Iran pleuvent sur Israël. Sans le Dôme de Fer, les morts et les blessés se compteraient par milliers. Des terroristes tentent sans cesse de perpétrer des attentats meurtriers tant à Hébron qu’à Tel-Aviv, tant à Istanbul qu’au Sri Lanka.
Sans la vigilance du Mossad et du Shin Bet, des dizaines de civils innocents à travers le monde trouveraient la mort. Des manifestants excités appellent à la destruction d’Israël et hurlent des slogans antisémites à tort et à travers. Des Juifs sont interpellés, harcelés, boycottés, attaqués parce qu’ils sont Juifs.
Dans les rues des capitales d’Europe, le keffieh du djihad a remplacé la tunique des croisés. Le piétinement du drapeau israélien a pris la relève du frappement des bottes nazies. Les vociférations haineuses scandées dans les universités font écho aux chants hitlériens.
« De la rivière à la mer » est un appel à l’extermination. Les images du 7 octobre, filmées par les terroristes eux-mêmes, montrent à quoi s’attendre si Israël perdait la guerre.
Ce souci de documentation rappelle celui des nazis qui filmaient de même leurs exactions. Mais la comparaison ne s’arrête pas là. Les plans et ordres de marche découverts dans les tunnels de Gaza et sur les assaillants exposent une minutieuse planification de l’horreur, tout comme chez les nazis. Viols et tortures, petits enfants jetés au feu, ne sont pas le fait d’une barbarie sauvage mais d’une opération structurée, froidement préparée et calculée.
Avec, encore et toujours, les mêmes victimes juives. Sauf que cette fois-ci, des musulmans israéliens, des Druzes, des Bédouins, mais aussi des travailleurs thaïlandais ou philippins ont partagé le triste sort du peuple élu. Ne fut-ce pas aussi le cas des Gitans, durant la Shoah ? La bête immonde ne fait pas le détail.
Comme à l’époque nazie, la malignité ne se cantonne pas aux bas-fonds et à la plèbe. Les soi-disant élites en sont imprégnées, jusqu’aux sommets du pouvoir. Les détracteurs d’aujourd’hui se nomment Khamenei, Erdogan, Guterres ou Borrell. Après Heidegger, Céline et von Karajan, c’est au tour d’artistes et d’écrivains d’épurer leurs domaines et d’interdire à des Israéliens, mais aussi à des Juifs, l’accès à leurs cénacles.
Sans oublier les scientifiques, quitte à retarder la recherche contre le cancer ou la sécheresse de quelques années. Interdit aux Israéliens. Interdit aux Juifs. Interdit aux Nègres. Interdit aux rouquins. Quelle est la différence ? Du moment que l’interdit, par une généralisation aussi grossière qu’odieuse, porte sur toute une race, un sexe, une religion.
Comme au temps du nazisme, le Juif n’a plus où se cacher. Et, en plus, on l’empêche de se défendre. Par des embargos. Le président Macron veut bien allouer des « armes défensives » mais pas celles qui permettraient d’éliminer la menace qui pèse depuis des décennies sur le peuple israélien. De même, il veut bien condamner l’antisémitisme mais sans préciser qui sont les antisémites.
Comment distinguer, en effet, un propalestinien d’un haïsseur de Juifs ? Ils utilisent les mêmes expressions, empruntent une même dialectique, adressent les mêmes accusations à un seul et même groupe qu’ils tiennent pour responsable de tous les maux de la terre. Ils acclament tous deux quiconque agresse ce groupe et l’accable des pires souffrances. Ils justifient tous deux les atrocités commises à son égard avec les mêmes motifs. Ils crachent sur les mêmes symboles, brûlent les mêmes effigies, griffonnent les mêmes caricatures.
Ils souffrent de la même fixation obsessionnelle qui leur permet d’éviter de se regarder dans le miroir. Tous deux parlent de « génocide » parce qu’ils ne supportent pas que le Juif se défende, se montre fort, survive. Leur utilisation éhontée de ce terme constitue une démarche criminelle et est une insulte à la mémoire des victimes de la Shoah. Mais surtout, elle est un appel à en commettre un de bien réel.
À coups de slogans, de brimades, de boycotts, d’attentats, de pogroms, de missiles, de chambres à gaz.
Une seule consolation, cependant, lorsque l’on considère ces émules post-modernes des croisés, des cosaques, des nazis : ils finiront comme eux.