Israël est encore noté au même niveau que des pays vertueux de l’OCDE. Dès le mois de mai, certains économistes israéliens estimaient que la note « de marché » d’Israël était en réalité BBB-.

Israël ne rencontre aucune difficulté pour lever des fonds. En avril, l’émission d’obligations d’État pour 8 Mds USD a été sursouscrite 4,5 fois. La guerre a obligé la Knesset à voter deux budgets rectificatifs, en décembre dernier pour l’année 2023 et en février pour l’année 2024. Le budget 2025, attendu en juin dernier, peine à se finaliser, sans doute en raison d’arbitrages délicats à mener en raison des incertitudes du conflit, quand bien même un cadre budgétaire vient d’être annoncé, après la reprise des travaux de la Knesset le 1er septembre.

Jusque-là, le gouvernement israélien a pu faire coexister des dépenses dites « de coalition » élevées (les plus hautes de l’histoire du pays, environ trois fois supérieures à celles des années précédentes) et un effort de guerre imposé par les circonstances. Dans la mécanique budgétaire israélienne, les « dépenses de coalition » visent à garantir la cohésion gouvernementale par la mise en œuvre des accords entre partis. Sur le plan militaire, l’aide américaine (plus de 14 Mds USD) a été d’un grand secours. Le déficit budgétaire de 2024 devrait malgré cela être plus important que prévu, estimé à environ 7,8% pour l’année 2024.

Le ralentissement de la croissance économique (1,2% en rythme annuel) y est sans doute pour beaucoup, expliqué entre autres par la crise de la construction qui semble heureusement prendre fin.

Quid du budget 2025 ? La durée du conflit et son intensification pourraient grever les finances publiques. Les lenteurs à finaliser le budget 2025 indiquent la complication à remettre en cause les dépenses de coalition pour répondre aux exigences du moment : dépenses militaires, inclusivité sociale, réformes d’avenir… y compris réforme fiscale. Seul un arbitrage réaliste sera de nature à maintenir l’objectif d’un taux d’endettement inférieur à 70% du PIB dans la décennie à venir.

Source Ambassade de France en Israël

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