Guerre Hamas-Israël : l’Unrwa parmi les favoris pour le prix Nobel de la paix.

Vu d’Oslo, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa) « pourrait être un candidat » pour la récompense. Controverse assurée.

Par Jé. M. avec Reuters.

 

Des soldats israéliens devant les locaux de l'Unrwa, à Gaza, le 8 février 2024.
Des soldats israéliens devant les locaux de l’Unrwa, à Gaza, le 8 février 2024. © Ariel Schalit – AP – Sipa

Qui sera honoré cette année par la prestigieuse récompense ? L’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), la Cour internationale de justice (CIJ) et le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, font partie des favoris pour remporter, le 11 octobre prochain, le prix Nobel de la paix 2024, près d’un an après les massacres terroristes du Hamas en Israël et la guerre qui s’est ensuivie à Gaza.

Au regard de son histoire, le comité norvégien du Nobel est capable de surprendre lors de l’annonce de la remise du prix, le 11 octobre. Il pourrait même s’abstenir de l’attribuer. Si Alexeï Navalny, éminent opposant au Kremlin, a la faveur des « bookmakers », le Russe, mort en février dernier dans une colonie pénitentiaire en Arctique, ne peut recevoir le prix à titre posthume. Un autre favori des pronostics, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ne peut remporter le Nobel de la paix puisqu’il dirige un pays en guerre.

« L’Unrwa pourrait être un candidat ».

Avec une année 2024 marquée par la guerre dans la bande de Gaza qui s’est désormais élargie dans la région, un conflit en Ukraine entré dans sa troisième année et les affrontements sanglants au Soudan, le comité du Nobel pourrait vouloir mettre en valeur les acteurs humanitaires qui s’affairent pour répondre aux besoins des civils.

« L’Unrwa pourrait être un candidat. Il réalise un travail extrêmement important pour les civils palestiniens qui subissent la guerre à Gaza », a déclaré à Reuters le directeur de l’Institut de recherche sur la paix d’Oslo.

Henrik Urdal a ajouté qu’attribuer le prix à l’Unrwa serait une décision controversée, étant donné les accusations formulées par Israël selon lesquelles certains employés de l’agence ont joué un rôle dans l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Plusieurs pays ont suspendu les aides allouées à l’Unrwa à la suite des accusations israéliennes. La plupart des donateurs ont, depuis lors, repris leur soutien financier à l’agence.

Une enquête interne de l’ONU rendue publique en août a établi que neuf employés pourraient avoir été impliqués dans l’attaque du Hamas et ont été licenciés. L’agence, en parallèle, reproche à Israël d’œuvrer à son démantèlement.

Antonio Guterres, la CIJ, le pape François… voire personne ?

Le comité du Nobel pourrait choisir de mettre en lumière la nécessité de préserver l’ordre international bâti sur les cendres de la Seconde Guerre mondiale et de célébrer ainsi son symbole : l’ONU. Cela pourrait signifier l’attribution du prix au secrétaire général de l’organisation, Antonio Guterres, peut-être conjointement avec la plus haute juridiction onusienne, la CIJ, a déclaré Asle Sveen, historien spécialiste du Nobel de la paix.

Il a souligné auprès de Reuters qu’Antonio Guterres était « le plus haut symbole des Nations unies » et que la CIJ avait « pour devoir le plus important de garantir que le droit humanitaire international soit respecté partout ». La CIJ a condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie et a ordonné à Israël de s’assurer qu’aucun génocide n’est commis dans la bande de Gaza. L’enquête de la juridiction onusienne a été dénoncée par l’État hébreu comme sans fondement.

Reste l’hypothèse, à ne pas exclure, que le comité du Nobel décide de n’attribuer le prix à personne, comme cela s’est déjà produit à dix-neuf reprises – dont la dernière en date en 1972. « Peut-être que c’est l’année durant laquelle le comité du Nobel de la paix doit tout simplement s’abstenir de prix et renvoyer l’attention sur le fait que c’est une planète en guerre », a déclaré à Reuters le directeur de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, Dan Smith.

Des milliers de personnes, parmi lesquelles d’anciens lauréats, des parlementaires et des historiens, peuvent proposer des noms de candidats. Au total, 286 candidats ont été nominés cette année, parmi lesquels l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), le pape François et le naturaliste britannique David Attenborough.

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