Israël Valley en avait parlé au printemps dernier, l’armée brésilienne avait fait le choix de retenir  Elbit Systems et son obusiers automoteurs de 155 mm, ATMOS 2000, à la suite d’un appel d’offres VBCOAP [Viatura Blindada de Combate Obus Autopropulsada] où s’opposaient aussi le CAESAr  de KNDS France, le Zuzana 2 8X8, présenté par le tchèque Excalibur et le SH15 6×6 de la China North Industries Corporation.

Dès lors, l’industriel israélien devait s’engager contractuellement à livrer deux ATMOS 2000 à l’Exército Brasileiro afin de permettre à cette dernière de mener des évaluation techniques et opérationnelles. Et cela dans l’attente de la signature d’un contrat « principal » pour trente-quatre autres exemplaires.

La valeur totale de ce marché était alors estimée à 180 millions d’euros.

Mais depuis, la procédure en est depuis restée là. En effet, le ministère brésilien de la Défense décida de la suspendre, le temps de permettre à la Cour des comptes fédérale [TCU] de vérifier qu’il avait le droit de commander des équipements militaires auprès d’entreprises implantées dans des pays en guerre. Via un avis publié le 18 septembre, celle-ci a estimé qu’aucun obstacle juridique de cette sorte ne s’opposait à l’achat des ATMOS 2000.

Mais la voie ne s’est pas dégagée pour autant, des considérations politiques étant venues entraver la procédure. Les relations entre le Brésil et Israël s’étant détériorées depuis l’offensive de Tsahal contre le Hamas à Gaza, le président brésilien, Lula da Silva, s’oppose à l’achat des obusiers israéliens, suivant ainsi les recommandations de Celso Amorim, son conseiller diplomatique. Ce dernier plaide par ailleurs pour confier le marché VBCOAP à Excalibur, s’opposant ainsi à son ministre de la Défense qui a estimé qu’il n’y a « aucune raison technique » pour revenir sur le choix du COLOG. Et passer outre créerait un « précédent dangereux » dans la mesure où cela remettrait en cause les processus d’achat à venir.

Maisdepuis,  KNDS France a demandé des éclaircissements au Brésil et a décidé fin septembre de saisir la Cour fédérale des comptes.

KNDS France a déposé une plainte pour contester la validité de l’appel d’offres, en pointant des « irrégularités ». Et de demander en conséquence la suspension du processus en cours tant que le TCU ne se sera pas prononcé. Parmi les griefs qu’il a exposés, le fabricant du CAESAr fait valoir que le système proposé par Elbit Systems avait été adapté pour être vendu à l’Exército Brasileiro et qu’il n’est donc pas arrivé à maturité… alors que le cahier des charges évoquait une solution éprouvée sur le plan opérationnel. Le même reproche a été avancé pour le Zuzana 2 8X8.

Du côté du COLOG, on fait valoir que la procédure a pourtant respecté toutes les exigences légales. Reste que le marché VBCOAP est toujours en suspens, en raison de l’impasse politique que celui-ci a engendrée au plus haut niveau du pouvoir brésilien.

Source : OPEX 360

 

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