Selon les données, publiées dimanche, avant le Nouvel An juif, par le ministère de l’Alyah et de l’Intégration et l’Agence juive pour Israël, ce ne sont pas moins de 31 000 personnes qui ont immigré en Israël depuis le début de l’année civile juive en provenance d’une centaine de pays, et ce, en dépit de la guerre à Gaza et de l’escalade des tensions à la frontière nord avec le Liban.

Selon les données citées dans une déclaration conjointe par ces deux organismes, 19 850 immigrants sont arrivés de Russie et plus de 3 340 des États-Unis et du Canada, avec le soutien de l’organisation Nefesh B’Nefesh, entre le 16 septembre 2023 et le 19 septembre 2024.

Il y a également eu environ 1 820 olim de France, 980 d’Ukraine, 975 de Biélorussie, 560 du Royaume-Uni, 450 d’Argentine, 310 de Géorgie, 280 d’Afrique du Sud, 250 du Brésil, 220 d’Ouzbékistan, 160 d’Allemagne, 150 d’Azerbaïdjan, 135 d’Australie, 130 du Mexique et 105 du Kazakhstan, poursuit le communiqué.

Ces chiffres témoignent également d’une augmentation du nombre de demandes d’ouverture de dossiers d’alyah par de potentiels olim, particulièrement depuis la France où 6 040 personnes ont commencé le processus durant cette période, contre 1 330 l’année précédente.

Sur le plan démographique, le ministère de l’Alyah et de l’Intégration explique qu’un tiers des olim de ces douze derniers mois sont âgés de 18 à 35 ans et que 9 600 jeunes « se sont installés en Israël pour construire leur avenir professionnel et personnel malgré la guerre, ce qui constitue un vrai moteur pour la société et l’économie d’Israël ».

Par ailleurs, 20 % des olim (soit plus de 6 000 personnes) sont des mineurs, 21 % ont entre 36 et 50 ans et 28 % plus de 51 ans.

« L’Alyah [l’immigration juive en Israël] est l’une des pierres angulaires du sionisme, et depuis le début de la guerre le 7 octobre, nous assistons à une vague unique et merveilleuse d’Alyah. Cette dernière année, des dizaines de milliers d’Olim [immigrants] sont arrivés en Israël de partout dans le monde, au moment le plus difficile. C’est le signe puissant et significatif du lien profond qui unit la diaspora juive à Israël », explique le ministre de l’Alyah et de l’Intégration, Ofir Sofer, par voie de communiqué de presse.

« Cette Alyah est le signe du lien profond qui unit le peuple juif à sa terre ; elle apporte avec elle l’espoir et la fierté, et au-delà, un moteur important pour la croissance de notre société et de notre économie. »

Une semaine plus tôt, le Bureau central des statistiques (CBS) publiait des chiffres témoignant d’une forte hausse du nombre des Israéliens ayant quitté le pays en 2022 et au premier semestre 2023, suite aux troubles civils de l’an dernier, dans le sillage du projet de refonte judiciaire et des bouleversements sociaux à l’origine d’une série d’élections ces dernières années.

Selon ces chiffres, 31 000 Israéliens ont quitté le pays en 2021, soit un an plus tôt (avec 29 000 retours), 38 000 en 2022 (et 23 000 retours) et 55 300 en 2023 (27 000 retours), ce qui dessine une hausse de plus de 50 %.

Au premier semestre 2023, on estime à 40 400 le nombre de personnes qui auraient quitté le pays.

Ces données ne couvrent pas la période écoulée depuis le pogrom commis par le Hamas le 7 octobre 2023 et la guerre qui s’en est suivie à Gaza – qui se poursuit -, ni l’escalade du conflit contre le Hezbollah à la frontière nord.

Selon le journaliste Matan Hodorov, les chiffres montrent que ce sont surtout des Israéliens mariés et diplômés qui quittent le pays.

« C’est une première confirmation du sentiment qui prévaut au sein des jeunes de la classe moyenne, à savoir qu’il y a de beaucoup de départs », a-t-il écrit, ajoutant : « Si ceux qui partent sont nombreux chez les médecins, les chercheurs, les programmeurs, les ingénieurs, etc., alors les conséquences sur le PIB et les rentrées fiscales seront particulièrement importantes. Nous manquons de données pour donner une image plus précise de la situation. »

En juillet, N12 avait cité des chiffres du CBS montrant que le nombre d’Israéliens ayant définitivement quitté Israël avait grimpé en flèche suite au massacre du Hamas le 7 octobre et le déclenchement de la guerre à Gaza qui a suivi, avant de diminuer les mois suivants et de se stabiliser.