Un contrat d’armement avec Israël divise le gouvernement brésilien.
Le président brésilien anti-israélien s’oppose à l’accord avec Elbit en raison de son « soutien aux Palestiniens »
Le président brésilien Lula da Silva, connu pour ses positions pro-palestiniennes, s’est opposé à la finalisation d’un contrat de 200 millions de dollars pour l’achat de 36 canons automoteurs ATMOS de la société israélienne Elbit Systems. Cette décision, motivée par le soutien du président aux Palestiniens dans le contexte du conflit à Gaza, se heurte à la volonté du ministre de la Défense, José Múcio, favorable à l’acquisition de ces équipements sélectionnés par appel d’offres.
Celso Amorim, ancien ministre des Affaires étrangères et conseiller de Lula, aurait convaincu le président de geler l’accord. Il propose même de transférer le contrat à une entreprise tchèque, Excalibur, arrivée deuxième dans l’appel d’offres. Cette suggestion est perçue comme une forme de représailles après qu’Israël a déclaré Lula « persona non grata » après des propos comparant les actions d’Israël à Gaza au régime nazi. Cependant, le ministère de la Défense brésilien s’oppose fermement à cette idée, la considérant comme « dangereuse ».
Les autorités militaires estiment que le système ATMOS est le plus adapté aux besoins de l’armée brésilienne et soulignent que la durée d’utilisation de ces équipements dépassera largement les mandats politiques actuels.
Le contrat avec Elbit Systems prévoit non seulement la livraison des canons mais aussi un important transfert de technologie, avec la création de 200 à 400 emplois directs et 400 à 700 emplois indirects au Brésil. Deux filiales brésiliennes d’Elbit, AEL et ARES, seraient impliquées dans la production locale.
Malgré ces tensions, les analystes prévoient que le contrat finira par être signé avec Elbit Systems. Cette affaire illustre les défis auxquels le Brésil est confronté pour équilibrer ses relations diplomatiques avec Israël et son soutien affiché à la cause palestinienne, tout en maintenant ses intérêts stratégiques en matière de défense. Ce n’est pas la première fois que les relations entre le Brésil et Israël sont mises à l’épreuve dans le domaine de la défense. Un contrat précédent pour l’achat de missiles antichars Spike LR2 de Rafael Advanced Defense Systems a également suscité des controverses, bien que pour des raisons différentes liées aux délais de livraison.