RADIO J. EN DIRECT CE JOUR.A 14H45. Emission de Steve Nadjar.

Une chronique de Daniel Rouach. 

Notre chronique hightech de ce jour traite « des femmes israéliennes en temps de guerre et des solutions proposées ».

INTRODUCTION. La guerre en Israël bouleverse le quotidien de tous. Les femmes sont souvent parmi les premières à en subir les conséquences.

En Israël, la récente session d’un programme adapté à la situation de stress israélienne, baptisé « FemForward », dirigé par Ruth Moatti, s’est concentrée sur les femmes touchées par la guerre, leur offrant les moyens de réussir dans l’industrie de la high-tech. Lancé en 2020, le programme « FemForward » accueille des femmes de divers horizons.

Ruth Moatti, directrice du programme, a été mobilisée pendant cinq mois en raison du conflit actuel. Avocate au prestigieux cabinet Herzog, Fox & Neeman, elle est également officière réserviste dans l’unité de porte-parolat de l’armée israélienne.

Elle a choisi de concentrer ses efforts sur une cause qui lui est chère : l’égalité des sexes et la promotion des femmes. La mission de cette session était de venir en aide aux femmes directement touchées par la guerre.

« En temps de crise, les femmes sont toujours les premières touchées, » explique Ruth. « Pendant la guerre, de nombreuses femmes ont dû gérer des enfants sans école, s’occuper de leurs proches ou vivre dans des conditions précaires après avoir été évacuées. Nous avons donc mis en place un programme pour les aider à se concentrer sur elles-mêmes et leur carrière, même en temps de guerre. »

« Nous travaillons activement pour établir des partenariats avec de grandes entreprises de la haute technologie en Israël telles que Monday.com, Microsoft et Lightricks, pour obtenir des ressources financières afin de rendre le programme accessible à toutes.”

« La guerre ne fait pas de discrimination face à la tragédie. Le programme inclut des femmes de toute la société israélienne, y compris des ultra-orthodoxes juives, des Druzes, des Arabes israéliennes et des olot hadashot (des nouvelles immigrantes) de divers pays ».

Femmes & Hightech. Faits et  Chiffres.

En Israël les femmes représentent un peu plus d’un tiers du nombre total d’employés technologiques, mais leur part dans les postes de direction est bien plus faible. 13 % des PDG sont des femmes.

Alors que les femmes représentent plus d’un tiers des employés du secteur technologique, le ratio diminue au fur et à mesure que l’on s’élève dans l’échelle des postes à responsabilité, selon un rapport récent.

Dans les entreprises technologiques, les femmes n’occupent que 22 % des postes de direction et 13 % des postes de PDG. Le pourcentage de femmes dans les fonctions opérationnelles est de 60 %.

« Augmenter la représentation des femmes dans la technologie en général, et dans les rôles clés en particulier, est une nécessité tangible, à la fois pour promouvoir l’égalité et pour accroître la main-d’œuvre dans ce secteur », a déclaré Yam Atir, vice-président de la stratégie chez RISE Israël.

« Surtout aujourd’hui, alors que la locomotive économique est également devenue un moteur social important en Israël, il est encore plus important de rendre le secteur plus égalitaire et diversifié. »

Longtemps présenté comme le moteur de croissance de l’économie, le secteur technologique représente environ 25 % du total des recettes fiscales et constitue environ 10 % de la main-d’œuvre.

Dans le même temps, le pays souffre d’une grave pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans le domaine de la technologie, qui a été exacerbée par l’appel massif de réservistes mobilisés dans le cadre de la guerre en cours avec le groupe terroriste palestinien du Hamas, qui a éclaté à la suite du massacre du 7 octobre.

« Nous voyons de plus en plus de femmes dans les rôles clés, mais le taux de croissance est insuffisant pour atteindre les objectifs de parité entre les sexes », a déclaré le PDG de l’Autorité israélienne de l’innovation, Dror Bin.

« En 2023, environ 3 500 postes ont été créés pour les femmes dans la technologie, contre 6 700 pour les hommes. »

En 2023, la proportion de femmes diplômées en informatique, en ingénierie électronique, en logiciels et dans des domaines similaires n’était que de 28 %, et de 40 % dans les autres filières STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques).

« Le fait qu’au cours des quinze dernières années, cet écart en matière d’éducation ne se soit pas réduit est particulièrement inquiétant », souligne le rapport.

Israël est à la traîne par rapport aux États-Unis et à l’Europe en ce qui concerne les fondatrices et l’esprit d’entreprise. Le pourcentage d’entreprises technologiques comptant au moins une femme fondatrice et ayant levé des capitaux en 2023 s’élevait à 16 % en Israël, contre 25 % et 26 % en Europe et aux États-Unis, respectivement.

Contrairement aux États-Unis et à l’Europe, Israël ne dispose pas d’un organisme gouvernemental chargé d’aider les femmes entrepreneurs en créant divers programmes de financement et de soutien destinés aux femmes, selon le rapport.

Pour changer les choses, Israël pourrait mettre en place un programme spécifique au sein de l’Autorité israélienne de l’innovation pour financer les start-ups ayant au moins une femme à leur tête, et inciter les fonds de capital-risque à investir dans des start-ups ayant au moins une femme à leur tête, suggère le rapport.

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