Parmi toutes les reliques ramenées par les francs du Moyen-Orient durant les croisades, la plus déconcertantes est le suaire de Turin qui est supposé être celui dans lequel aurait été enveloppé Jésus de Nazareth. Localisé en Champagne au XIVème siècle, il se trouve depuis 1578 dans la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin. L’intérêt pour ce tissu a rejailli en 1898 lorsqu’un photographe a publié une image du linceul dont le négatif offre toutes les qualités d’un positif montrant distinctement le corps d’un homme supplicié.

Depuis, il est devenu l’artéfact le plus étudié de l’histoire, sa datation étant difficile à établir. Certains scientifiques voient en lui une origine médiévale (XIIIe – XIVe siècle) et d’autres sont persuadés qu’il date bien du début de l’ère chrétienne.

Tout récemment, l’archéologue William Meacham appelle à poursuivre les recherches en raison du « poids massif des preuves qui s’opposent à ce que le Suaire soit une simple relique truquée par un artisan médiéval », car selon lui, plusieurs fils du Suaire de Turin ont été soumis à de nouveaux tests qui suggèrent que son origine se situe au Levant, une région du Moyen-Orient qui englobe Israël, le Liban, des parties occidentales de la Jordanie et de la Syrie.

Ces tests, menés par l’archéologue américain William Meacham, contredisent les études précédentes qui disqualifiaient l’authenticité du linceul, donnant une nouvelle fois naissance à des théories selon lesquelles le linceul pourrait être authentique.

Si des études de datation au carbone 14 datant de 1988 penchent vers une mystification, William Meacham a testé le lin utilisé pour fabriquer le linceul et à le comparer à des échantillons de lin prélevés en Europe et au Levant.

En tant que membre du conseil d’administration de la STERA (The Shroud of Turin Education and Research Association), Meacham a pu obtenir cinq fils à tester. Il a ensuite rassemblé des échantillons de lin provenant de régions d’Europe et du Moyen-Orient, ainsi que des échantillons historiques de différentes périodes de l’Égypte, de l’Israël romain et de l’Europe du XXe siècle, fournis par des musées et des collectionneurs privés. Ses tests ont été effectués au laboratoire des isotopes stables de l’université de Hong Kong.

Les résultats des analyses ont montré que les échantillons provenant d’Égypte, d’Europe et d’Israël étaient groupés selon les régions prévues, mais que les deux échantillons du Suaire (dont les résultats étaient pratiquement identiques) appartenaient au groupe d’Israël.

Meacham suggère que ses résultats renforcent d’autres caractéristiques qui pointent également vers la région du Levant. D’une part, le pollen prélevé sur le Suaire est une collection de certaines espèces qui suggèrent une présence en Méditerranée orientale. D’autre part, les blessures autour de la tête du personnage suggèrent une couronne d’épines en forme de casque.

Meacham écrit que « la couronne d’épines en forme de casque plutôt qu’en forme de cercle romain est un élément caractéristique de l’Asie Mineure et du Levant » et « Un autre exemple est la présence de pièces de monnaie sur les yeux dans l’image du linceul, qui correspond à un cas documenté provenant d’une sépulture du IIe siècle après J.-C. en Judée ».

Il s’agit d’une confirmation impressionnante d’une hypothèse générée par une analyse informatique en 3D en 1977, à une époque où il n’existait aucun exemple connu (en dehors d’Israël) d’une telle pratique dans l’Antiquité. Depuis lors, d’autres exemples de pièces (souvent une paire) à l’intérieur d’un crâne ou dans un contexte funéraire juif ont été mis au jour, y compris dans la tombe familiale de Caïphe lui-même !

Meacham conclut son article en demandant que d’autres tests soient effectués sur le Suaire à la lumière de « l’énorme quantité de preuves qui s’opposent à ce que le Suaire ne soit qu’une simple relique fabriquée par un artisan médiéval en Europe ».

Source : Aleteia & Israël Valley

 

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