Eurosatory : le Conseil d’Etat saisi en référé contre le boycott des entreprises israéliennes
Le cabinet Veil Jourde a déposé un référé devant le Conseil d’Etat pour annuler la décision du gouvernement et permettre dans les 48h aux sociétés israéliennes d’entrer dans le salon
Le salon de défense Eurosatory a ouvert ses portes ce lundi matin, sans la présence des 74 entreprises israéliennes prévues. Ainsi en a décidé le gouvernement français fin mai, décision confirmée et même alourdie par le tribunal de Bobigny vendredi soir saisi par des associations pro-palestiniennes, qui a interdit la présence, en sus des entreprises israéliennes, de leurs intermédiaires. Une absence qui a provoqué de nombreux remous diplomatiques et divisé au sein même du gouvernement français. Ainsi, le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, a soutenu l’appel des organisateurs d’Eurosatory 2024, Coges Events, contre la décision du tribunal de Bobigny.
« Le pouvoir exécutif n’est pas censé réagir aux décisions de justice », a-t-il avancé, « mais il est impossible d’ignorer le fait que ce jugement va bien au-delà de la demande initiale du gouvernement qui n’a jamais proposé une telle interdiction. Par conséquent, l’appel des organisateurs d’Eurosatory contre cette décision judiciaire est la bonne démarche. » 74 entreprises israéliennes devaient être représentées au salon du 17 au 21 juin, près de l’aéroport international de Paris.
Et, si le salon a déjà commencé, Yossi Amar, administrateur du collectif #Tolerancezéro a annoncé sur i24NEWS que les sociétés israéliennes organisent leur défense pour protester contre la décision et peut-être intégrer le salon en cours de route. « Cette défense s’organise en trois temps avec deux recours en référé liberté, l’un devant le conseil d’Etat, le second devant le tribunal administratif de Paris, et enfin avec une action devant le Conseil d’Etat pour entériner définitivement une jurisprudence qui interdirait à l’avenir de discriminer les Israéliens », a-t-il affirmé.
M. Amar a expliqué que les associations pro-palestiniennes se sont mobilisées « dès le début pour porter atteinte à Israël et à ses intérêts ». « Pour ce qui est du premier appel de la décision de Bobigny, c’est la société Coges qui fait appel et a été piégée dans les temps les plus antisémites qu’on ait connus », a-t-il affirmé, ajoutant que « Bobigny est un territoire perdu de la France ». « Aujourd’hui, le cabinet Veil Jourde va déposer un référé devant le Conseil d’Etat pour annuler définitivement cette décision afin de permettre dans les 48h aux sociétés israéliennes et aux visiteurs israéliens, d’entrer dans le salon comme des gens normaux », a-t-il poursuivi sur i24NEWS. « Il n’y aura pas écrit en 2024 en France « interdit aux juifs et aux chiens » comme c’était le cas à une autre époque », a-t-il conclu.
I24NEWS.