« La France soutient la Cour pénale internationale (CPI), son indépendance, et la lutte contre l’impunité dans toutes les situations« , écrit ce lundi 20 mai, dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères français. Concernant les demandes du procureur vis-à-vis des dirigeants israéliens, le Quai d’Orsay précise que « la France alerte depuis de nombreux mois sur l’impératif de respect strict du droit international humanitaire (…) et d’un accès humanitaire insuffisant » dans l’enclave palestinienne. Concernant le Hamas, le ministère rappelle que Paris « a condamné dès le 7 octobre les massacres antisémites perpétrés par le Hamas » et les « attaques barbares dirigées contre des civils, accompagnées d’actes de torture et de violences sexuelles« .
Les Etats-Unis critiquent vivement les mandats d’arrêt réclamés par le procureur. Joe Biden a fustigé dans un communiqué, estimant qu’aucune « équivalence » n’était possible entre Israël et le Hamas. « Je vais être clair : quoi qu’insinue le procureur, il n’y a pas d’équivalence entre Israël et le Hamas, il n’y en a aucune« , a-t-il ajouté. « Nous nous tiendrons toujours aux côtés d’Israël contre les menaces à sa sécurité« . Son secrétaire d’Etat Antony Blinken a quant à lui qualifié de « honteuse » la décision du magistrat, ajoutant que la CPI n’avait « pas de juridiction » sur Israël.
Le ministre israélien des Affaires étrangères dénonce une « décision scandaleuse ». Il s’agit d’« un déshonneur historique » pour la cour basée à La Haye, a estimé Israël Katz. Réclamer des mandats contre « le Premier ministre et le ministre de la Défense de l’Etat d’Israël aux côtés des abominables monstres nazis du Hamas » est une « attaque frontale » et « une honte historique qui restera à jamais gravée dans les mémoires », dénonce le ministre dans un communiqué.
Trois dirigeants du Hamas également concernés par la requête du procureur. Il s’agit d’Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, plus connu sous le nom de Mohammed Deif, commandant des Brigades Al-Qassam, la branche armée du Hamas et Yahya Sinwar, le chef du Hamas dans la bande de Gaza. Le procureur de la CPI estime qu’ils « portent la responsabilité pénale des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis sur le territoire d’Israël et de l’Etat de Palestine [dans la bande de Gaza] à compter du 7 octobre 2023″, date de l’attaque du Hamas contre Israël ».