«C’est une situation d’apocalypse»: l’économie de la Nouvelle-Calédonie plonge dans le chaos. Les israéliens qui devaient se rendre en Nouvelle-Calédonie annulent leurs déplacements.
RÉCIT – Pillages, incendies, pénuries… Après cinq nuits d’émeutes, des entrepreneurs ont vu le travail d’une vie partir en fumée. Certains pensent à la reconstruction.
De l’embouteilleur Le Froid, il ne reste plus qu’un amas de ferraille calciné. Au matin du mardi 14 mai, les entrepôts situés aux abords de Nouméa ont disparu dans de violentes flammes. Toute la journée, un épais panache de fumée noire a strié le ciel bleu azur de la Nouvelle-Calédonie. Installé sur le Caillou depuis 1943, le producteur et distributeur du soda Coca-Cola et de la bière Kronenbourg laisse 200 employés sur le carreau.
« Des salariés travaillaient là de père en fils. C’était une entreprise familiale avec un actionnariat 100 % calédonien, articule péniblement Mimsy Daly, présidente de la branche locale du Medef, qui a travaillé pendant huit ans dans ces bureaux. C’est un bout de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie dont il ne reste plus rien. »
Comme Le Froid, plus de 150 entreprises ont été pillées ou détruites par les flammes depuis le début des émeutes. Plus de 2000 Calédoniens ont perdu leur emploi en un craquement d’allumette.