Un éden high-tech.
Technion (Haïfa, Israël). De la mécanique aux nanotechnologies, de la médecine à l’informatique, ce campus concentre l’essentiel du génie israélien et irrigue toute la société. C’est aussi là que l’armée recrute ses spécialistes et envoie ses « étudiants-soldats ». Pour le pays, la recherche est aussi une question de survie.
A Haïfa s’étend la Silicon Valley d’Israël. Le parc high-tech de Matam associe les start-up israéliennes à tous les grands noms américains, tels Microsoft, Intel, Google, Yahoo et IBM.
C’est dans cette pépinière que Technion trouve son énergie, et ses étudiants des débouchés. L’alchimie qui a permis à la plus ancienne université d’Israël d’acquérir sa réputation d’excellence reste incertaine.
Mais les faits sont là : 75 % des ingénieurs israéliens sont sortis de ses facultés, centres de recherche et laboratoires, de même que plus de 70 % des fondateurs et dirigeants de start-up. Deux prix Nobel de chimie, des découvertes mondialement connues, comme celle de la rasagiline, médicament pour traiter la maladie de Parkinson, une nouvelle méthode de production d’électricité écologique et de désalinisation, une compétence reconnue en matière de microsatellites, etc.
Les anciens élèves de Technion irriguent toute la société et l’économie israélienne, en particulier les secteurs de la défense et de l’informatique, mais aussi la médecine, les nanotechnologies, le génie électrique et civil, la mécanique, le management et l’architecture. La liste n’est pas limitative, car les 12 849 étudiants ont le choix entre 18 facultés.
Le président de Technion assure qu’« il n’y a pas d’autre exemple étranger d’une université qui a une telle contribution dans l’économie de son pays ».
Les résultats sont au rendez-vous : si 52 % des exportations israéliennes sont concentrées dans le domaine de la haute technologie, c’est parce qu’on trouve en Israël la plus grande concentration de sociétés high-tech en dehors de la Silicon Valley.
Il y a une autre raison, plus politique : au-delà de la priorité accordée à la recherche et au développement, l’isolement d’Israël au Proche-Orient rend difficiles les échanges commerciaux avec ses voisins, et le pousse à regarder au-delà de ses frontières, aux Etats-Unis notamment, pour y nouer des partenariats.