Le Prof. Hagit Messer-Yaron de la Faculté d’ingénierie de l’Université de Tel-Aviv a remporté la médaille 2024 de l’IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers), l’équivalent du prix Nobel pour l’ingénierie électrique, dans le domaine des technologies environnementales et sécuritaires, pour sa « contribution exceptionnelle à la cartographie et à la détection de l’environnement à l’aide des réseaux de communication sans fil ».
Créé en 1884, l’IEEE (Institut des ingénieurs électriciens et électroniciens) est la plus grande association professionnelle internationale du monde, et compte près de 450 000 membres. Son but est de promouvoir l’innovation technologique et l’entrepreneuriat dans le domaine de l’ingénierie électrotechnique au profit de l’humanité. Aussi, la médaille de l’IEEE est-elle considérée comme le « Prix Nobel » dans ce domaine.
Les recherches du Prof. Messer-Yaron se confrontent aux deux des plus grands défis scientifiques et technologiques actuels : le changement climatique et ses implications pour la vie sur terre, et le traitement des mégadonnées dans les systèmes d’Intelligence Artificielle. Selon elle, le premier nécessite une surveillance étroite des précipitations et autres phénomènes climatiques dans tout lieu habité par l’homme. Par ailleurs, explique-t-elle, la présence humaine aujourd’hui est fortement corrélée à l’existence des réseaux de communication sans fil.
Une avancée majeure dans la surveillance du changement climatique.
« La technologie que nous avons développée permet de traiter et d’analyser les mégadonnées collectées par les réseaux de communication existants à d’autres fins. Plus précisément, nous utilisons les modifications de l’intensité des signaux pour contrôler les phénomènes météorologiques en général et les précipitations en particulier. Il s’agit d’une avancée majeure dans la surveillance du changement climatique et des moyens pour y faire face », explique-t-elle.
L’apport original des recherches du Prof. Messer-Yaron résident dans le fait qu’elles permettent d’utiliser la couverture existante des réseaux cellulaires pour surveiller les conditions météorologiques et les précipitations, éliminant ainsi le besoin d’installer des infrastructures spéciales de radars météorologiques et de stations spécifiques locales qui devraient être suffisamment répandues pour fournir des mesures fiables. Le Prof. Messer-Yaron a présenté pour la première fois son idée innovante dans la prestigieuse revue scientifique Science, puis dans une étude de 2009 démontrant qu’elle pouvait également servir à prédire les inondations soudaines. Ces résultats lui ont valu, ainsi qu’à ses co-chercheurs, le prix du meilleur inventeur de l’OMPI – l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle. Ces dernières années, à la suite de ses travaux, la recherche sur la détection opportuniste de l’environnement (utilisant des réseaux d’infrastructures existant) s’est considérablement développée.
« Je suis ravie de recevoir cette médaille et très heureuse que mon travail soit reconnu », a déclaré le Prof. Messer-Yaron. « Je vois une grande importance dans l’utilisation des technologies existantes pour le bénéfice de l’humanité et je souhaite remercier mes collègues et étudiants de l’Université de Tel-Aviv et d’autres groupes de recherche pour leur contribution à l’avancement de ce concept. Les défis actuels ont suscité un intérêt considérable dans le monde entier pour cette technologie durable, notamment la création d’une cohorte de plus de 100 chercheurs travaillant à sa mise en œuvre avec un financement de l’UE, une initiative pour à la promouvoir en Afrique, et d’autres projets ».
https://www.ami-universite-telaviv.com/
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Photo :
Le Prof. Hagit Messer
(Crédit: Université de Tel-Aviv)