LE SAVIEZ-VOUS? Sciences Po est une des universités françaises qui coopère le plus avec Israël. Elle possède des partenariats avec l’Université Ben Gourion du Néguev, l’Université de Tel Aviv, l’Université hébraïque de Jérusalem et IDC Hertzlya.
Chaque année, des étudiants israéliens partent étudier les relations internationales, la science politique ou encore le droit à Sciences Po.
Le Programme de mobilité internationale Erasmus+ propose également aux étudiants de Sciences Po des échanges en Israël.
Site de Science Po : « Sciences Po a développé des partenariats avec 31 universités, réparties dans 11 pays de la région : Maroc, Tunisie, Egypte, Liban, Jordanie, Irak, Israël, Palestine, Turquie, Emirats arabes unis et Qatar. Ces partenariats se traduisent notamment par des échanges d’étudiants, de professeurs et de doctorants.
Parmi ces partenaires, Sciences Po a développé des liens particulièrement denses avec certaines universités comme l’Université Mohammed 6 Polytechnique (UM6P) au Maroc, l’American University of Cairo en Egypte, l’American University of Beirut et l’Université Saint-Joseph au Liban, l’Université Al Quds en Palestine, Tel Aviv University en Israël, Bogazici en Turquie, le Doha Institute au Qatar et l’Anwar Gargash Diplomatic Academy aux Emirats arabes unis.
La région ANMO renforce ainsi son attractivité d’année en année parmi nos étudiants en échange, avec près de 140 étudiants de Sciences Po de niveau Bachelor et Master en séjour d’étude dans cette région chaque année, en premier lieu en Égypte, en Israël et en Turquie ».
Selon archives IsraelValley : « Trente-cinq étudiants leaders associatifs de Sciences Po étaient en 2023 en voyage en Israël, avait indiqué sur Twitter l’Union des étudiants juifs de France. Selon l’association, ils vont profiter de leur visite pour « échanger avec divers acteurs autour des enjeux majeurs dans la région ». « Pour un dialogue apaisé et constructif et contre l’importation du conflit, prônons l’échange, la découverte et le renforcement des liens inter-associatifs », avait écrit l’UEJF.
En 2022 une délégation constituée de leaders étudiants de Sciences Po et de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne s’était rendue en Israël, et notamment sur le campus de l’Université de Tel Aviv, à l’initiative de l’Union des étudiants juifs de France.
À Sciences Po Paris, une autre association prône également le renforcement des liens entre étudiants et Israël : Paris-Tel Aviv, association culturelle franco-israélienne. D’origines et de confessions différentes, les membres de l’association sont liés par le désir de « faire connaître Israël, sa culture et son histoire ».
REVUE DE PRESSE AUTOUR D’UNE MANIFESTATION PRO-PALESTINE.
Mardi 12 mars, Sciences Po Paris a été investi par une centaine d’étudiants, soutiens de la cause palestinienne. Pour l’union des étudiants juifs de France (UEJF), c’est surtout le fait qu’une étudiante juive se soit vu refuser l’entrée qui indigne. Cette situation s’est invitée en Conseil des ministres, mercredi 13 mars. Les étudiants de Sciences Po décrivent un climat de tensions depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.
La direction de Sciences Po saisit la section disciplinaire
« Les discussions se passent très difficilement, parce qu’en réalité, chacun veut apporter son point de vue, sans tellement entendre celui de l’autre », explique un étudiant. Les étudiants pro-palestiniens se défendent de tout antisémitisme. Dans un communiqué, le comité Palestine Sciences Po parle d’individus ayant « harcelé et intimidé par le passé d’autres étudiants quant à leurs positions politiques ». La direction de Sciences Po condamne l’action et les pratiques utilisées et indique saisir la section disciplinaire pour sanctionner des agissements jugés intolérables.
REVUE DE PRESSE. Le HuffPost: Guerre Israël-Hamas : après la manif pro-Gaza à Sciences po, Attal annonce saisir la justice. Des étudiants auraient interdit l’amphithéâtre d’accès à une étudiante de l’UEJF. L’exécutif estime que « des lignes rouges ont été franchies ».
JUSTICE – Gabriel Attal dénonce « une dérive ». Le Premier ministre a annoncé ce mercredi 13 mars devant le conseil d’administration de Sciences Po que son gouvernement allait saisir la justice, via l’article 40 de procédure pénale, après que l’accès à un amphithéâtre a été interdit la veille à une étudiante de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) lors d’une mobilisation pro-palestinienne.
Le chef du gouvernement, lui-même ancien étudiant de la prestigieuse école, a demandé des « sanctions extrêmement fermes » et dit saisir la justice « pour contribuer à l’enquête et contribuer à la mobilisation des services pour déterminer ce qui s’est passé hier ».
« Je pense que les Français s’interrogent très fortement et très profondément sur une forme de pente, de dérive, liée à une minorité agissante et dangereuse à Sciences Po », a-t-il également dénoncé, précisant qu’un « administrateur provisoire (allait) être nommé très prochainement (…) pour faire respecter toujours partout nos principes républicains ». Le directeur de l’établissement Mathias Vicherat a démissionné ce mardi, renvoyé devant la justice avec son ex-compagne dans un dossier de violences conjugales.
« Une ligne rouge a été franchie ».
Mardi, une centaine d’étudiants ont occupé l’amphithéâtre principal de Sciences Po dans le cadre d’une « journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine ». Emmanuel Macron a dénoncé des propos « parfaitement intolérables » .
La ministre de l’Enseignement Sylvie Retailleau a insisté dans le Parisien : « Des lignes rouges ont été franchies dans cette école. Il faut le dire très clairement : les premiers responsables sont les auteurs d’actes qui ne respectent pas les principes de la République, ni les droits des autres quand ils font preuve de discrimination, d’actes ou de propos antisémites, quelle que soit leur forme. »
En plus du signalement à la justice, « une enquête disciplinaire interne a été lancée. Des éléments, des témoignages directs ont été collectés dans ce sens », a ajouté la ministre. Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a pour sa part parlé d’un « incident dérisoire », s’étonnant que l’affaire prenne une telle « ampleur médiatique nationale ».
Une étudiante juive interdite d’entrer ?
Une étudiante de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a alors « été empêchée d’accéder à l’amphithéâtre » où se tenait l’action, et « des propos accusatoires ont été prononcés (à la tribune, NDLR) à l’encontre » de l’association étudiante, a dénoncé Sciences Po sur X.
« “Ne la laissez pas rentrer, c’est une sioniste” », tels sont les propos dénoncés par l’UEJF. Interrogé par l’AFP, un membre du Comité Palestine de Sciences Po, réfute qu’une telle phrase ait été prononcée. « Cette étudiante connue pour prendre des photos, cibler des personnes pro-palestiniennes qui sont ensuite affichées sur les réseaux sociaux qui subissent ensuite une vague de cyberharcèlement », selon un étudiant de l’école interrogé par BFMTV, Hicham. Il assure que d’autres membres de l’UEJF étaient dans l’amphithéâtre.
La direction de Sciences Po a annoncé saisir « la section disciplinaire en vue de sanctionner ces agissements intolérables ». Et a également annoncé saisir le procureur de la République au titre de l’article 40 du code de procédure pénal « pour des faits à caractère antisémite ».