« Les gens finiront par revenir » : en Jordanie, le secteur du tourisme à l’arrêt depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël
Les touristes désertent le Proche-Orient en raison de la guerre entre le Hamas et Israël. Une situation qui fragilise particulièrement la Jordanie et ses sites célèbres comme Petra, Wadi Rum ou Akaba, dont les économies sont tributaires des visiteurs internationaux. Depuis le 7-Octobre, la situation est particulièrement alarmante dans le royaume hachémite, pays voisin géographiquement d’Israël.
À la citadelle d’Amman, principal site historique de la capitale jordanienne, une demi-douzaine de guides et quelques agents de sécurité tuent le temps en sirotant des thés à la terrasse de la cafétéria normalement occupée par des touristes.
« Nous sommes un pays sûr ».
Après plus de trois mois de guerre à Gaza, entraînant une baisse de la fréquentation du site de 90%, Mohamed, guide touristique, veut garder espoir : « Le tourisme est vraiment en berne mais grâce à dieu, nous sommes dans un pays sûr. C’est vrai que la guerre est présente dans la région mais c’est dans un autre pays que le nôtre, du coup les gens finiront par revenir en Jordanie. »
Avant le 7-Octobre, la citadelle pouvait recevoir jusqu’à 1 000 visiteurs par jour. Le jour de ce reportage, trois heures après l’ouverture du site, toujours aucun groupe en vue. Il faudra attendre la fin de matinée pour voir enfin apparaître une vingtaine de touristes espagnols dont fait partie Espéranca : « C’est un privilège d’être ici, seuls. C’est une opportunité. Enfin… on est conscients que le conflit n’est pas un bénéfice pour tout le monde et nous sommes très tristes et désolés de cette situation. »
Des aides du gouvernement pour le secteur.
Environ 58 000 Jordaniens, hommes et femmes, travaillent directement dans le secteur du tourisme, et trois fois plus de manière indirecte. Pour leur venir en aide, le gouvernement a décidé de cesser temporairement le prélèvement des cotisations sociales pour les entreprises touchées et d’associer la banque centrale jordanienne dans le cadre d’un plan d’urgence pour les professionnels du secteur. Makram Al-Qaisi est ministre jordanien du Tourisme : « Il a été convenu avec la Banque centrale de Jordanie d’étudier l’état des projets en difficulté, d’intervenir et de reporter les échéances bancaires dues. »
Avant le 7-Octobre, le royaume hachémite enregistrait l’un de ces meilleurs résultats comme choix de destination internationale avec des arrivées dépassant de 20% les niveaux d’avant le Covid, selon l’Organisation mondiale du Tourisme.