IsraelValley souhaitait acheter un « vélo-cargo » à Tel-Aviv. Il faut le reconnaître, cela est impossible. Sauf à le faire soi-même. Les « vélos cargos » ne sont toujours pas à la mode en Israël.Très étonnant pour un pays qui adore les innovations.
Le vélo cargo est une bicyclette magique : un vélo porteur par excellence. Il pourra transporter plusieurs enfants, toutes vos courses ou de grosses charges.
SELON SCIENCES ET AVENIR. « Chez Renault Trucks, dans la banlieue de Lyon, en France, les camions ne sont plus les seuls engins à sortir des lignes. Le constructeur (filiale du groupe suédois Volvo) s’est associé depuis un an à la start-up Kleuster pour assembler des vélos cargos.
L’objectif: « adresser le dernier kilomètre voire même le dernier mètre » d’une livraison en ville notamment, car les camionnettes, bien qu’électriques, « resteront dans un embouteillage » contrairement aux vélos, explique à l’AFP Julien Sonzini, directeur de la mobilité urbaine du constructeur.
Le nombre de vélos cargos, soit de longs vélos avec une plateforme ou une caisse, a presque doublé en France en 2022 (de 17.000 à 33.000), même s’il s’agit encore de faibles volumes, avec des prix souvent supérieurs à 5.000 euros.
A Paris, dans certains arrondissements, la majorité des colis de La Poste est déjà livrée en cycle.
Les vélos cargos étaient populaires dans le nord de l’Europe jusqu’au milieu du XXe siècle, mais ils sont tombés en désuétude avec la multiplication des véhicules motorisés.
Leur renaissance a commencé au début des années 2000 au Danemark et aux Pays-Bas, plats pays où le cyclisme est roi.
L’ajout de moteurs électriques les a également rendus utilisables par tous, des parents avec enfants aux professionnels chargés de colis ou d’outils.
A Copenhague, le nombre de vélos cargos est passé de 20.000 en 2020 à plus de 40.000 en 2022. En Allemagne, le plus grand marché européen pour les vélos utilitaires électriques, 165.000 ont été vendus en 2022.
Début 2023, l’opérateur des transports londoniens TfL (Transport for London) a lancé son premier « plan d’action » pour les vélos cargos. Il doit répondre à l’augmentation depuis la pandémie des livraisons polluantes par fourgonnettes, liée à la croissance du commerce en ligne.
La croissance au Royaume-Uni est « astronomique », selon Ben Jaconelli, directeur général de la société Fully Charged, spécialisée dans les vélos électriques et les vélos de transport. C’est la « décennie du vélo cargo électrique! »
Face à une myriade d’artisans du vélo cargo, des spécialistes de l’automobile se sont lancés sur le créneau.
Peugeot Cycles doit par exemple lancer en 2024 un premier vélo cargo destiné aux professionnels et fabriqué à Lyon par la start-up Beweel.
Près de Lyon, Renault Trucks a aidé Kleuster « à monter en compétence et surtout à installer une ligne de production avec des standards industriels », selon Julien Sonzini.
Le vélo est ensuite distribué dans le réseau Renault Trucks, aux côtés des camions et camionnettes diesel ou électriques.
Selon Gérard Tetu, dirigeant et fondateur de Kleuster, la demande est « pour l’instant timide » et accélère « au rythme des ZFE » (zones à faibles émissions, qui limitent la circulation des véhicules polluants).
Le poids lourd français du secteur, Douze Cycles, a ouvert une nouvelle usine à Longvic, près de Dijon. Nouveauté majeure pour sa quatrième génération de vélo cargo: il est fabriqué en France « quasiment dans son intégralité », détaille le fondateur Thomas Coulbeaut.
Même la pièce maîtresse du cycle, le cadre, est fabriqué dans l’Hexagone – un défi industriel, alors que l’écrasante majorité des cadres de vélos est aujourd’hui fabriquée en Asie.
Pour localiser la fabrication en France, il fallait « répondre aux mêmes fonctionnalités en fabriquant de manière différente », par moulage, réduisant le temps de fabrication et la main d’oeuvre nécessaire, et donc les coûts.
Et là aussi, un groupe automobile est de la partie: la filiale française de Toyota a commencé à commercialiser ces vélos rouges dans un réseau de 270 concessions.
Toyota a « créé des espaces dédiés » dans les concessions pour le vélo, commercialisé sous la double marque, et formé les équipes commerciales… et techniques, détaille Frank Marotte, PDG de Toyota France.
« Une des ambitions que l’on a pour nous différencier du reste des acteurs, c’est d’assurer une structure de service après-vente comparable à ce que l’on trouve dans l’automobile », ajoute-t-il. »